Jean-Pierre Siméon
Poète, romancier, dramaturge, critique, Jean-Pierre Siméon est né en 1950 à Paris. Professeur agrégé de Lettres Modernes, il a longtemps enseigné à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Clermont-Ferrand, la ville où il réside.
Il est l’auteur de cinq romans, de livres pour la jeunesse, et de sept pièces de théâtre.
Il a fondé avec Christian Schiaretti le festival Les Langagières à la Comédie de Reims, et est désormais auteur associé au TNP de Villeurbanne.
Il a créé en 1986 La Semaine de la poésie à Clermont-Ferrand.
Il a été membre de la commission poésie du CNL et a collaboré comme critique littéraire et dramatique à l’Humanité.
Il participe aux comités de rédaction de plusieurs revues de poésie et dirige avec Jean-Marie Barnaud la collection «Grands Fonds» à Cheyne Editeur.
Il est directeur artistique du Printemps des poètes depuis avril 2001.
Il publie chez Cheyne éditeur depuis vingt ans tous ses recueils de poésie. Son œuvre poétique, qui compte une vingtaine de livres, lui a valu le prix Théophile Briant en 1978, le prix Maurice Scève en 1981, le Prix Antonin Artaud en 1984, le prix Guillaume Apollinaire en 1994 et le grand prix du Mont Saint-Michel pour l’ensemble de son œuvre en 1998. Il a reçu en 2006 le prix Max Jacob pour son recueil Lettre à la femme aimée au sujet de la mort.
· Lettre à la femme aimée au sujet de la mort, Cheyne, 2005
· Fresque peinte sur un mur obscur, Cheyne éditeur, 2002
· Les douze louanges, Cheyne éditeur,1990, réédité en 2001
· Le Bois de Hêtres, Cheyne éditeur, 1998
· Ouvrant le pas, rééditions, Cheyne éditeur, 1998
· Le sentiment du monde, Cheyne éditeur, 1993, 1995, prix Apollinaire
· Poèmes du corps traversé, Cheyne éditeur, 1988
· Trente élégies de l’ardeur, Rougerie, 1986
· Un essaim amoureux, Cheyne éditeur 1986, Hors commerce, 1995.
· Fuite de l’immobile, Cheyne éditeur 1984, prix Artaud
· Présence abandonnée du corps, Rougerie, 1983
· Hypnose du silence, Rougerie, 1981
Romans
· Passage du désir, Le Castor Astral – L’Aire, 1988
Ouvrages pour la jeunesse
· Ceci est un poème qui guérit les poissons, Rue du Monde, 2005
· Sans frontières fixes, Cheyne éditeur, collection Poèmes pour Grandir, 2001
· La mouche qui lit, Rue du monde, 1997
· Contes et légendes d’Auvergne, Nathan 1996
· Un homme sans manteau, Cheyne éditeur, collection Poèmes pour Grandir, 1996
· La fabuleuse histoire de Népomucène, d’Iphigénie et du poivron flottant, Atelier du poisson soluble, 1995
· La gentiane d’or, Atelier du poisson soluble, 1993
· La nuit respire, Cheyne éditeur, collection Poèmes pour Grandir, 1987, 1991, 1996
· À l’aube du buisson, Cheyne éditeur, collection Poèmes pour Grandir, 1985, 1988, 1990, 1991
Théâtre
· La lune des pauvres, Les Solitaires intempestifs, 2001
· Le Petit ordinaire, Les Solitaires intempestifs, 2001
· D’entre les morts, Les solitaires intempestifs 2000
· Stabat Mater Furiosa, suivi de
· Soliloques, Les solitaires Intempestifs, 1999
· L’homme clos, L’Aire, 1996
Essais
· Sermons joyeux, éd. Solitaires Intempestifs, 2004
· Charles Juliet, la conquête dans l'obscur, ed. Jean-Michel Place, 2003
· Aïe! un poète, éd. Le Seuil, 2003
· Algues, sable, coquillages et crevettes – lettre d’un poète à des comédiens et à quelques autres passeurs, Cheyne éditeur 1997
nous laisse donc
seuls face à l'énigme oui
hommes seuls avec leur souffle
leur prière de peu mariant
les corps à la nuit
amoureuse
et là s'allégeant dans l'énigme
In Lettre à la femme aimée
Ainsi se décide l'impossible
comme une caresse
Entre le monde et l'amour
le lien est d'eau qui tremble
Tes mains sont un fruit
autant que la rondeur de l'été
Et la révolution et les désastres
sont l'oeuvre d'un regard
ou d'un baiser demeuré vide
Tout désir est une enfance revécue
au bord d'un ruisseau
Toute vaillance dans le pas
est nouée au sommeil le plus chaud
Ainsi l'avenir
cet ordinaire du pauvre
est la trace indécise
d'une main sur ta peau
In Fresque peinte sur un mur obscur, Cheyne éditeur, 2002
et des préjugés
ce n'est pas une histoire d'homme et de femme
tout ce qui se dit
partout tous les jours par tous
ce qui se dit en marchant en mangeant
en baisant en travaillant tout aussi
ce qui se dit sans se dire en dormant
en rêvant en regardant tiens la
mouette contre la vague ce
tas de langage tout ça
c'est kif le merde que tu beugles
quand tu te coinces le doigt dans la porte
l'humain il est coincé et
il détaille son cri voilà tout
Mauvais rêve
- Qu’ont-ils fait, papa
Qu’ont-ils fait de leurs mains
De plumes ?
- Envolées, mon garçon
Envolées dans le vent !
- Qu’ont-ils fait, papa
Qu’ont-ils fait de leurs yeux si doux ?
- Perdus, mon garçon,
perdus dans la nuit !
- Qu’ont-ils, papa
Qu’ont-ils fait du ruisseau de leur joie ?
- oublié, mon garçon, jeté dans le fossé !
- qu’ont-ils fait, papa
qu’ont-ils fait des mots
de leurs poèmes ?
- J’ai bien peur, mon garçon,
qu’ils ne les aiment plus.