Qu'importe

Publié le par la freniere


Qu'importe les redites,
les manques, les maladresses,
les longueurs et les rides
les mots seront toujours
en retard sur l'image.
Ils se bousculent en moi
qui ne suis pas pressé
et déboulent sur la page
avant que je les lise.
Les mots s'accrochent aux ronces,
aux lézardes, aux blessures,
aux filaments des choses
pour mieux laisser leurs traces.

Si je parle tout seul
en nettoyant l'étable
c'est que j'écris debout
semant à mon insu
des étoiles dans le fumier,
des larmes dans l'avoine,
des braises dans la soif,
des voyelles dans la peau.

Un jour peut-être
je serai bref comme l'écho.
Je dirai ouf,
je ferai plouc
mais je n'écrirai plus.

En attendant
je continue de vivre.

 


 




Publié dans Poésie

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