Jean Perron

Publié le par la freniere


Poète, romancier et artiste muldisciplinaire, Jean Perron vit dans l’Outaouais où il travaille comme rédacteur, réviseur et traducteur, tout en se consacrant à la création.

Depuis 1986, il a fait paraître une dizaine de recueils de poésie, dont les plus récents sont Orchestre fugitif (1999), Les Allées lueurs (2002) et Courant de l’après-midi (2004). Il a aussi publié trois romans, Le Chantier des étoiles (1996), Autoroute du soir (1998) et Un Valentin à la fête des Morts (2003), ainsi que deux romans jeunesse, Les Sortilèges de la pluie (2001) et Dans le souffle de l'été (2002) et un recueil de nouvelles, D’une noirceur à l’autre (2004).

Il a participé à plusieurs publications collectives (entre autres Amoroso et Le 11septembre des poètes du Québec) et fait paraître des poèmes, des nouvelles, des textes critiques et des articles dans diverses revues et des journaux. Il a écrit des chansons, composé des pièces instrumentales à la guitare et mis en musique certains de ses poèmes, en plus de collaborer à des projets en arts visuels.

À compter de 2001, d’abord dans le cadre de projets avec le Centre d’artistes Axe Néo-7 et le Centre de production Daimon, puis de façon complètement indépendante, il devient réalisateur de courts métrages dont il fait lui-même le tournage et le montage. Ce médium lui permet de fusionner plusieurs formes d’expression artistique pour créer une poésie cinématographique qui s’exprime à la fois par le texte, les arts visuels et la musique.

Ancrés dans le quotidien et animés d’un questionnement métaphysique sur la condition humaine, urbains et près de la nature, contemporains et intemporels, imaginatifs et réalistes, lyriques et rebelles, sensuels et réfléchis, d’une écriture simple mais substantielle, à degrés multiples d’interprétation, les textes de Jean Perron visent à capter l’essentiel à même l’insaisissable, à nommer les choses d’une façon à la fois esthétique et percutante, et à donner une forme et une expression intelligibles aux émotions les plus complexes.

 
Bibliographie :
 
Instantanés, poésie, Éditions de l’Interligne, Ottawa, 2006
Courant de l’après-midi,
poésie, Trois-Rivières, Écrits des Forges, 2004.
D’une noirceur à l’autre,
nouvelles, Ottawa, Éditions de l’Interligne, 2004.
Un Valentin à la fête des morts,
roman, Ottawa, Éditions de l’Interligne, 2003.
Les allées lueurs
, poèmes, Ottawa, Éditions de l'Interligne, 2002.
Dans le souffle de l'été
, roman jeunesse, Québec, Le Loup de gouttière, 2002.
Rythmes de passage
, vidéo poésie, Hull, Centre d’artistes Axe Néo-7 / Daïmon, 2002.
Les sortilèges de la pluie
, roman jeunesse, Québec, Le Loup de gouttière, 2001.
Orchestre fugitif
, poèmes et suites poétiques, Trois-Rivières, Écrits des Forges, 1999.
Autoroute du soir, roman, Hull, Vents d'Ouest, 1998.
Des rêves que personne ne peut gérer
, sept suites poétiques, Trois-Rivières, 1996.
Le chantier des étoiles, roman, Hull, Vents d'Ouest, 1996.
Un radeau au soleil
, suite poétique en deux traversées, Trois-Rivières Le Havre (France), Écrits des Forges Graal, 1994.
Parfums des rues
, poèmes, Trois-Rivières, Écrits des Forges, 1993.
Ce qui bat plus fort que la peur
, poèmes, Trois-Rivières, Écrits des Forges, 1991.
Un scintillement de guitares
, poèmes, Trois-Rivières, Écrits des Forges, 1988.
Le chant des sirènes
, proses et poèmes, Aylmer, autopublication, 1987.
Rock Desperado
, poèmes et chansons, Trois-Rivières, Écrits des Forges, 1986.
 
 
Opération nocturne
 
la fenêtre est un tableau à même le mur
la clôture du voisin
un peu d’herbe et de ciel
en arrière-plan
 
des magazines éparpillés
la tête de Baudelaire
traîne parmi les jouets du bébé
la guitare médite à son poste
au bord de l’éternité des livres
qui se serrent les coudes dans la
                                   bibliothèque
 
dehors la stridence molle des grillons
accompagne la voix chaude d’un vent d’été
les feuillages servent de micro
 
c’est l’heure où j’arrache à la nuit
en accéléré
le temps que le jour m’a pris
 
*
 
je cède

à la boulimie du feu et de la terre

mais ma voix

c’est aux oreilles du vent

que je veux qu’elle se rende

 
passé le seuil de l’invisible
je me frotte les yeux

le monde est tel qu’il est

un enfant demande pourquoi

comme tous les enfants

 

les questions sont les seules certitudes

les passions les seuls vérités

 
*
 

quand ce n’est plus la saison des insectes

quand leur musique s’éteint

quand cessent leurs accouplements libres dans l’herbe

ce pays n’est-il plus qu’un frigidaire

un bourdonnement de moteur

 

la paix n’est-elle que l’ennui qui mène à la guerre

la terre se porterait-elle mieux sans nous

 
pour toute réponse

le chant d’une bête répandue dans son sang

 
*
 
Jean Perron
 

Publié dans Les marcheurs de rêve

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