André Chenet
Nous perdons pieds sous l'avalanche des apparences où l'information outrancière broie les rythmes naturels du temps
A première vue ce qui nous entoure s'effondre dès que nous faisons mine de nous en saisir :
nous ne comprenons plus les harmoniques de la vie, un feu maudit mord le flanc enfantin des saintetés promises !
Les armes tonnent tandis que ripaillent les banquiers, ces nouveaux prêtres d'un nouvel ordre déshumanisé
Nous tentons d'avancer à travers des villes désenchantées où crépitent les slogans aliénants des propagandes esclavagistes
Toutes les villes se valent, et les lieux mystérieux qu'autrefois nous avions aimé, qui nous faisaient rêver, ont été ravalés par des architectes férus de théories futuristes
Les marchands de mensonges prospèrent et des précipités d'images savamment orchestrées 24h/24 nous chassent hors du réel pour que nous rentrions en nous mêmes comme des tortues devant un danger qui les menacent
Chaque fleur sauvage, chaque arbre tutélaire pourraient pourtant nous enseigner la liberté belle et fragile mais nos campagnes ont été grillagées, les sentiers herbus privatisés tant et si bien que nous ne savons plus où porter nos pas aventureux et comment sortir des corridors fléchés et banalisés en fonctions des priorités stratégiques d'un jeu de rôles qui se déroule à l'échelle planétaire
André Chenet
pour lire la suite : dangerpoesie
p.s. La citation finale est de Jacques Prévert et non de Boris Vian.