D'un pays

Publié le par la freniere

 

Te savoir est un bonheur qui aiguise la petite lumière en moi. Tu vois, je ne sais pas écrire d'amour, mais je sais vivre d'amour. Par le jour qui monte et descend sans conditions, par les heures séculières malgré la croyance des horloges, par les saisons gardiennes d'essences, par la terre qui porte et donne sans compter, par ces choses qui sont sans avoir ni rançon. Je suis de cet amour comme on est d'un pays quand la plus vieille voix, plus solide qu'un roc, parle toutes les langues. Quand la racine mère enfouie au plus noir pousse vers le soleil sa respiration verte. Quand le coeur n'a que faire de la limite humaine et bat de son tambour à protéger la vie. Toutes ces permanences me font exercice d'aimer vaste et puissant comme la fidélité. Cette limpidité posée entre les doutes, les limailles, les fers, et quelques pâquerettes, j'y tiens. Sa flammèche de bougie est comme l'âme, indestructible.

 

Ile Eniger - La maison dans les airs - (à paraître)

Publié dans Ile Eniger

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