Hospitalisation à la demande d'un tiers

Publié le par la freniere

 

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Les poètes voient les situations et les drames avant de les vivre. Tristan Cabral a rejoint, après un incident sur la voie publique, ses hantises. Interné en clinique, il écoute les voix des absents, des excusés, et nous restitue ici une beauté couleur d'hommes.

 

 

Un homme beurre ses chaussures pour les manger, comme Charlot dans La Ruée vers l'or.
Il existe à peine, à perte de vie... mais qui le voit ?
Un autre porte autour du cou un collier de visages, il y a par terre des déchets d'astres; un autre, encore, sème dans les couloirs de tout petits cailloux de larmes, un autre a les mains fermées depuis vingt ans. Il ne veut jamais les ouvrir.

Un autre, enfin, jette dans le bassin de tout petits bateaux en mie de pain. Il a les mains très courtes.
Presque tous rêvent de bateaux.

Le goutte à goutte empêche de s'embarquer...

Mas Carrérou
Uzès.

 

Tristan Cabral

Publié dans Tristan Cabral

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