Je t'attends
Je t’attends. Viens pour moi, pour toi, pour nous, mon amour. Chaque mot est un geste. Je te fais l’amour à chaque mot. Nous nous aimons depuis longtemps. Sans même nous connaître, nos regards se cherchaient. Quand il neige par ici, il neige aussi là-bas quelque part sur toi. Quand il pleut chez toi, il mouille dans mon cœur. Tu t’ébroues sous ma peau en gouttelettes de bonheur. Je viens à toi comme on vient à la source, à la parole, au monde. Je ne peux être qu’avec toi.
Sans toi, il n’y aurait pas de nuit dans la nuit, de jour dans le jour. Il n’y aurait pas d’âme en moi. Tu complètes ma vie. Les mots que je fabrique avec mes cordes vocales sont des caresses pour toi. Je leur ajoute des mains, des bras, un corps tout entier, palpable et sensuel. Sur nos premières photos, bien des années plus tard, je lis encore l’amour dans tes yeux. Tes mains quand elles écrivent sont les ailes d’un ange. Tout mon corps te le dit : j’ai envie de toi.
Tout l’air que je respire est rempli par toi. Je sais quel parfum s’exhale de ta peau. Mes mains sont pleines de toi. Mes yeux te voient partout. J’inventerais le monde pour que tu sois vivante. Ta peau retient son souffle sous mes doigts. J’ai préparé ta chambre dans ma tête. Le temps d’un rêve ou d’une caresse, je m’accroche à la vie, la branche d’un sourire où se posent tes lèvres.
Depuis toi, je ne crains plus que mon désir d’aimer soit plus fort que l’amour. Je suis certain d’aimer et d’être aimé. Quand je parle aux étoiles, elles me parlent de toi. Tu es si belle. Merci que j’en sois le témoin. C’est beau de penser à toi, de t’aimer, de le dire. C’est beau ton corps sur le mien, mes mains sur tes épaules. C’est beau de nous aimer. C’est toi que je veux. Je porte dans les yeux ton image encore fraîche. Je t’aime comme on aime la vie.
Tes mains répondent aux miennes et continuent mon corps. Tes gestes me prolongent. Je dis ton nom avec mes veines. Je t’écris avec mon sang. Je te caresse avec des mots que tu transformes en chair. Les arbres, les nuages, les montagnes sont hautes. Notre amour est plus haut. Les fleurs, les pierres, les animaux sont beaux. Notre amour est plus beau. Je me suis mis à tes côtés pour aller plus loin. La terre ouvre ses bras pour accueillir nos pas. Nous marchons sur la mer. Nous volons. Nous embrassons l’été. Tu fais danser tes hanches et je bats la mesure. La pluie nous éclabousse de rires parfumés. Tes pieds laissent des lettres en marchant sur le sable et j’apprends l’alphabet, la langue des lumières, la parole de l’âme. Notre amour pétrit les mots d’un même souffle verbal. Les pas du jour vers la nuit s’allègent dans la danse.
J’abandonne le vent pour ta respiration, le soleil pour tes yeux, la mer pour ta peau, toutes les langues pour ta bouche, tous les chants des oiseaux pour t’entendre parler, tous les chemins du monde pour un seul de tes pas. J’ai retrouvé toutes les choses perdues, les êtres disparus, les âmes égarées, quand je t’ai rencontrée. J’habite ton oreiller. Je t’embrasse le cou. Je me faufile sous les draps. Je pénètre ta vie. Chacun de nous porte le visage de l’autre dans les yeux, son cœur dans son cœur. Je mets mon bras autour de toi dans la forme vraie de l’amour. Ta main sur mon épaule me redonne la vie.
Les érables, ici, frémissent encore de ton passage. Ils ont rougis à ton départ avant de se donner au vent. Petits suisses et mésanges te regardaient sans crainte. Le vent bleu des collines te caressait sans gêne. Tes mains volètent de chose en chose, de fleur en fleur, de caresse en caresse. Tes pas savent si bien nourrir la danse, tes yeux dire je t’aime. Laisse-moi le temps d’arriver à ta peau, le temps de vivre, le temps d’aimer. Laisse-moi seul avec toi pour être nous. Nos parties forment un tout.
J’aime que tu sois ma femme. J’ai rêvé toute la nuit à tes mains sur ma peau. Ma bouche a besoin de ta bouche, ma langue de ta langue. Comment ne pas être lié à toi ? Comment bouger la main sans qu’elle cherche la tienne ? C’est ta lumière qui éclaire la route que je prends. Tes petits gestes quotidiens agrandissent ma vie. Je ne suis pas ailleurs. Je ne suis pas sans toi. Je commence en toi pour aller vers toi. Je te donne ma vie, toute ma peau d’homme, ma force labourant la tienne.
Puisque tu es là, mon amour, le monde ne peut pas être tout à fait mort. Il y a de la bonté quelque part. Je viens chercher ma force à tes poignets d’enfant, mes pas à tes chevilles de fée, mes regards à tes yeux. Lorsque tu bouges, tout remue en moi, le corps et l’âme, le cœur sur les lèvres, le moindre poil de vie. Lorsque mes mains épousent ton visage, elles se mettent à voler. La vie de couple est immense. Je compte ta présence sur le bout de mes doigts. Le ciel si lointain devient proche par toi. Tes caresses fleurissent dans la mémoire de ma peau.
Le corps portant l’âme et l’âme portant l’amour, ils font le vrai avec la vie. Nous sommes bâtis ensemble du même amour qui tiendra dur jusqu’au bout. Il n’y a plus de dedans, de dehors, plus d’ici ni d’ailleurs. Il y a toi. Tant de promesses deviennent caresses. Je consens désormais à la pleine lumière. C’est par toi que j’accepte de vivre. Avec tes notes, j’écris une sonate pour un duo de chair, une cantate d’amour pour un orchestre de caresses. Aimer est notre maison. C’est ma maison partout où tu es. Même les courants d’air y laissent des baisers. J’aime le sol où tu marches, l’air que tu respires, les choses où tu poses tes doigts. Je vois le monde par tes yeux. J’arrose mes plantes avec ta voix.
Toutes les choses se font belles pour toi. Ici la vie se démaquille sans tes yeux pour la voir. Déjà qu’elle est laide si souvent. Il faut être deux pour corriger ses traits, mettre du rouge aux joues qui ne soit plus du sang. J’ai tant de mots pour toi, des mots qu’on dit pour avoir moins froid, des mots qu’on s’habille avec, des mots qu’on mange à deux, des mots qu’on ne goûte qu’à deux, des mots qui donnent au pain des battements de cœur. J’ai des baisers de menthe pour ta bouche, des bleus de Chagall pour tes yeux. Je n’époussette plus rien. Tes cheveux sur ma veste embellissent la laine. Prononcer âme, amour, infini ou bonheur suppose parler de toi.
Tu es un être unique. J’ai une façon unique de t’aimer, qui t’appartient qu’à nous. Ce sont les caresses qui rassemblent nos mains, nos pas qui font la danse. Je ne sais pas si l’amour existait avant nous. Je sais qu’il existe pour nous. La terre tourne pour nous rapprocher. Ma langue est faite pour t’aimer. Plus près de toi que jamais, je t’embrasse jusqu’à la lune. Je te caresse plus loin encore. Nous nous aimons plus toujours que toujours, plus loin que loin, plus nous que nous. Même le froid, nous en faisons du feu.