Le ciel est grand
Tu peux venir sans crainte, j’ai congédié les ombres. Les oiseaux tracent des fleurs sur les fils électriques. Le ciel est grand comme une main d’enfant. L’échine se redresse d’une vertèbre à l’autre. Les nuages dénouent leur dernier bout de laine. Les sources chantent de la margelle aux lèvres, de la marge aux voyelles. J’ai invité le feu, le vent, le soleil. J’ai mis la table sur l’azur. Le beau temps sert le pain. Les visages des arbres se penchent sur une herbe. La vie soutient la vie. Les choses les plus humbles se donnent l’accolade. Le rien s’accompagne de tout et l’espérance talonne le désir d’aimer. Je vais pieds nus sur l’horizon, ouvrant le livre de l’azur. Une tache d’encre bleue fleurit sur le papier. Une miette d’homme s’agrandit sous les doigts d’une fée. On n’en finira pas avec l’amour. On recommencera d’une étreinte à l’autre.