Le squelette
Il est en moi, je le sais, bien qu’il ne souffle mot. Mais si je m’assieds, il se met aussitôt à l’aise, et si je cours il se précipite de même. Comme une ombre intérieure, il imite mes moindres gestes. Il ne me quitte jamais, je ne peux me séparer de lui. Aveugle, décharné sous ma peau, ce valet en livrée me donne silencieusement son appui mais avec un ricanement qui ne sera visible qu’après ma mort. C’est alors qu’il triomphera délivré de moi, harpe grotesque où joue l’eau souterraine.
Lasse Söderberg
Traduit du suédois par Jean-Clarence Lambert