Poème du coup de grâce

Publié le par la freniere

 

Seigneur
on tue on  viole
on pille
on assassine des continents entiers
 
et le commerce de détail
ne va pas mal
non plus
 
l'état torture
on terrorise la rue
une balle dans la tête
est l'argument des croyants
 
la faim est l'arme anonyme
des multinationales
la drogue
fait plus de dégâts que la dialectique
 
la poésie s'enfuit
sur un vaisseau spatial et
regarde le vide
 
Les poètes
contemplent leur nombril
et attendent les critiques
 
Notre inconscient travaille
dans la pub
où il fait des affiches
et nous vendons nos enfants
à la banque qui déjà
nous possède
 
le monde est une vidéo
l'avenir
une info qui traîne
encore dans quelques vieux journaux
 
Un mort ici
en vaut dix mille ailleurs
 
Les chevaux de l'apocalypse
broutent en bordure
des villes
 
On a fait récemment
de la colle et du savon avec
des gens très ordinaires
 
Le bonheur n'est plus qu'une forme un
peu coûteuse de l'oubli
 
L'argent décide
Le reste décède selon l'usure
qu'on lui accorde
 
le pouvoir
demeure le plus bas degré
de l'être
et c'est pourquoi toujours
il obéit
 
la beauté
c'est lorsque même les rides
sont belles
et que l'œil étonné n'épuise
pas le ciel.  

 

Werner Lamberzy       

Publié dans Poésie du monde

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