Tant
La toute petite nuit s'achève. Je pose le sac des pensées interlopes et j'aère la chambre. Dans le jardin, un soleil froid accompagne le jour. Des enfants déguisés en fantômes toquent aux portes : sortilèges, sortilèges ou bonbons. Leurs voix sonnent claires. À flancs de collines, une énergie nouvelle tisse ses laines en couleurs. Des oiseaux sautillent, bientôt les baies seront mangées. L'or du cerisier installe un tapis de lumière, la saison grise et blanche peut venir il aura les pieds au chaud. Au ruisseau plus de grenouilles mais le clapotis de l'eau qui court pour ne pas geler. Je pense au Lapin Blanc, aux légendes de coin de feu. Je pense à tant de choses pendant que le chat dort. Adoucissant la pierre froide, une lueur longe le rebord de la fenêtre ouverte. La chambre oublie les sommeils agités. Je me laisse respirer.
Ile Eniger
Au grand plaisir de chacun Ile Eniger a réouvert un blog : Insula