Je trébuche
On ne va jamais plus loin que le fond du cœur. J’avance dans la fraîcheur du moment, l’accord de l’herbe et de la vie, les chamailleries d’oiseaux, les cascades mauves du lilas, le tendre vert des bourgeons, le gros jaune qui tache au cou des pissenlits,...
La lingua sola
La langue du cœur en espagnol, on dit corazon en grec, on dit gardia en italien, on dit cuore en français, on dit cœur en anglais, on dit heart en allemand, on dit herz en portugais, on dit coraçaon en yiddish, on dit herts Dans toutes les langues, on...
Médiathèque Gaetan Dostie
Chants et poèmes, spectacle du 26 mai 2012 avec Daniel Boucher et Alexandre Belliard en chanson, Élise Turcotte et Tony Tremblay en parole. Au bénéfice de la Médiathèque littéraire Gaëtan Dostie Musée des arts littéraires 1214 de la Montagne, Montréal...
Vous brûlerez
Au pays de pierre fendre, l’année commence par une infinité de matins couchés en rond de chien sous les poêles, sourds à ce qui monte dehors, même à l’appel cassé des vieilles corneilles. Les heures sont figées au fond des bols. Un diamant trace et trace...
Cette prodigieuse impossibilité
Dans mon petit pays, ce qui ne cesse pas de venir mais n’arrive jamais, tout ce qui se refuse à n’être que québécois comme, en Melville, tout ce qui se refusait à n’être qu’américain. Par ma race, je suis en retard. Par ma race, je suis cette course désespérée...
Entouré de ceux qui n'y sont pas
On guérit seul on guérit pauvre de sa naissance, mais surtout seul. Je ne regrette pas l’isolement. C’est une identité morale. On ne meurt qu’entouré de ceux qui n’y sont pas. La solitude est toujours la faute des absents, ceux qui n’ont pas de voix pour...
J'ai honte
J’ai honte. La démocratie québécoise se transforme en dictature. On matraque les jeunes qui se tiennent debout. On les bâillonne. On les bastonne. On tire dans la foule. Et, selon les sondages, la majorité des citoyens applaudit. Peuple servile et mou,...
Le poids des choses
Le poids des choses écrase l’homme. Je cherche la bonté, un brin d’herbe heureux, une toupie qui n’arrête jamais. Je trouve à peine quelques mots qui ne sont pas salis, un sourire claquant des dents, une main sans personne, l’or d’une phrase parfois....
J'ai vu des tyrans
Je suis damné de par ma mémoire. Je suis de la génération des « Assieds-toi devant le téléviseur et sois gentil » ou mieux connue de certains en tant que « Assis-toé d’vant tévé pis farme ta yeule »… À cette époque, il n’y avait que deux chaînes compréhensibles...