Que dire ?
Que faut-il dire aux hommes
devant les attentats et les blessures de guerre?
Toute voix est précaire
parmi la dissonance universelle.
J'écoute la voix blanche des morts
à la porte du silence,
la colère des hommes,
la tendresse des femmes.
Je guette la naissance des fleurs
dans la forêt trouée,
le rêve apportant l'eau
dans un jardin pourri.
Les deux pieds dans la glaise,
enraciné parmi les arbres,
c'est ailleurs que je vis.
Je sers de silhouette
aux pas qui marchent seuls.
Jean-Marc La Frenière