Que me dit-on Madame?

Publié le par la freniere

Les mille coups de règle que j'ai pris sur mes doigts pour un accord de participe passé oublié, pour un subjonctif malhabile, étaient peines et blessures inutiles ? Que me dit-on MADAME ?
Le "Pataouète" aurait été condamné et oublié à tort et il redeviendrait tendance ?
Certains, même, comptent en faire le structurant d'une nouvelle grammaire française !

Pourtant Madame, si encore je vote et adhère aux trois couleurs, c'est bien parce que la langue française est ma mère, ma patrie, mon passé, qu'elle est l'élément premier de cette culture qui a structuré l'appartenance de mes ancêtres à ce drapeau qui leur a demandé du sang et des vies et qui, plus largement, a nourri leur appartenance à une philosophie humaniste et mondialiste. Ma mère, à quatre vingt-dix-neuf ans, à quelques jours de sa mort, nous disait encore du Victor Hugo : "Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne…".
Je n'imaginais pas qu'un jour, une quelconque instance de la "Culture" puisse me dire que le savoir doit être sacrifié parce que l'on ne se donne pas les moyens de l’enseigner correctement.

Pas plus qu'aucune mutation de la médecine qui expurgerait la connaissance du corps humain, la mise au rancard des fondamentaux de ma langue ne me paraît acceptable.

Peut-être me traitera-t-on de vieux con, d'incompatible du prédicat, mais laissez-moi aimer "Le corbeau et le renard" dans la version grammaticale de La Fontaine car tout me porte à croire que la richesse linguistique et les subtilités d'une langue affinent et forment l'esprit. Je crois à l'esprit et à la culture française.


 

Jean-Michel Sananès

 

Publié dans Jean-Michel Sananès

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