Lettre à la vie extrait
Parfois l'humain me manque
À la croisée des larmes
j'ai vu le combat de l'orang-outang
celui du blé dans le désert
la forêt arrachée et la vie qui meurt
l'eau jetée au parvis des temples du paraitre
j'ai vu l'homme assoiffé
l'enfant au ventre gonflé
j'ai vu la vie céder
et le capital prospérer
J'ai vu l'homme
et l'humain me manque.
Guerre, guerre, c'est une guerre !
L’épieu d’un mot me réveille
le syllabaire des nouvelles épelle le malheur
profits, destructions, exploitations, disparitions
adieu faune
adieu ma terre, notre jardin
adieu les enfants, la maison brûle.
VIVRE s'insurge en un poème qui crie
j'ai mis l'espoir au clou
je veux du fer et du feu à mes mots
pour enflammer la vie
avant que l'absence ne me rattrape
je me cherche
l'humain me manque
je me cherche en une humanité qui ne se ressemble plus.
Tant que la haine et l'indifférence seront là
ma liberté ne sera jamais un rêve en marche
je veux que l'on me juge maintenant
pour les combats que je n'ai pas su mener
je veux qu'on les juge maintenant
les présidents au service des lobbies et du capital
les bourreaux et tous les assassins du futur
les majors Monsanto et autres capitaines Bayer
les dealers de néonicotinoïdes
je veux qu'on juge
les maquilleurs de pollutions
les maquignons du réel
les faussaires de la promesse
les promoteurs du zyklon B
les grands faiseurs de perturbateurs endocriniens
je veux qu'on les juge tous pour crimes contre la vie
Qu'on les juge aux tribunaux du futur
et que les enfants applaudissent.