Dix jours ici, quand l'ailleurs agite le présent
C'est cet ami qu'un cancer foudroie, une femme et un avenir qui perd son sens. C'est l'inguérissable planté en soi et cet œil qui perd la lumière, c'est une petite chatte qui mesure les frontières de son espace-temps, c'est cet ami en route pour des mondes parallèles qui ne reconnait plus l'épouse accidentée, c'est ce devenu veuf qui peuple de mots un cahier de solitude, c'est un cri qui passe et l'orage de l'inexorable sur des épaules trop petites.
C'est se retrouver au matin et encore avancer sans plus vraiment vouloir sauver le monde, c'est accepter de continuer d'avoir pour toute béquille un moignon de rêve et se contenter de ne donner qu'un peu de soi à ceux qu'on aime. C'est au matin attendre l'heure des croquettes avec un petit trois pattes qui regarde la vie et se demande s'il est vraiment raisonnable de croire encore en demain quand dehors la coupe du monde jonche les rues et le soleil s'émiette comme une pluie d'été.