L'éternité
Si nous ne sommes pas assignés à résidence,
nous le sommes à l’instant,
au temps sans fond ni rives
où nous croyons baigner,
que nous portons en nous et produisons
comme le sang.
Ainsi ne seront-nous jamais
Ces morts promis
puisqu’un mort par définition
n’existe pas.
Peut-être croirons-nous nous voir mourir
et nous serons pourtant vivants
aussi longtemps que nous n’aurons pas passé le seuil
que nul ne franchit jamais
sans s’être au préalable dépouillé
de son identité.
Ainsi toujours plus près du terme,
et se sachant mortels,
sommes-nous condamnés à hanter
l’éternité
des derniers moments.
Michel Baglin