Paroles indiennes
" Je suis une métis. Mon père est d’ascendance Esselen et Chumash (Santa Barbara, Monterey, Santa Ynez, Californie). Ma mère a des ascendances Française et juive .Mon expérience des tribus apparaît avec l’histoire des missions et l’histoire des Indiens de la côte ouest du sud de la Californie, se poursuit avec le ressort et la résistance de ces peuples et leur résurgence viviviante, réjouissante. Je suis née à L’hôpital de UCLA, j’ai grandi jusqu’à l’âge de cinq ans à Los Angeles, puis ma mère a déménagé pour l’état de Washington. Mon père nous y a rejoint huit ans plus tard. Tous les trois avons alors essayé de renouer et d’appliquer les modes de vie tribaux jamais oubliés, jamais perdus. Ma mère a fait des recherches généalogiques, mon père avait de très nombreux et très riches souvenirs de son enfance car la précédente génération avait fait l’expérience physique d’une cohésion tribale intacte. Mon goût prononcé de raconter, d’écrire, a fait le reste car nous avons ainsi pu réunir, recomposer des familles perdues de vue depuis longtemps, et des membres de la tribu Esselen vont ainsi pouvoir obtenir un statut reconnu. Je suis fière d’avoir contribué à cet effort."
Pleurez pour la naissance, pour la façon dont le pouvoir entre
et sort simultanément.
Pleurez pour l’étonnement qui nous est donné
telles des étoiles au dessus d’une route sombre.
Pleurez pour le silence, la silhouette
d’un cerf dans les prairies au petit matin.
Pleurez pour la confiance, telle une fleur jaune
s’épanouissant dans des lits de lave noire.
Pleurez pour la mémoire pareille à des os dans la terre la plus douce
qu’on aurait pas dérangés.
Pleurez pour la compréhension, identique au son
d’eau pure émis par la source.
Pleurez pour les retrouvailles, la façon dont les miracles même
se produisent auprès des survivants.
Pleurez pour le désir, le passage vers le centre
d’une montagne ancienne.
Pleurez pour la plénitude , un rêve à l’intérieur d’un rêve
dont on vous fait don pour le louanger.
Pleurez pour la force, comment elle monte en spirale
telle la fumée qui véhicule des prières.
Pleurez pour la foi, telle une plante sacrée
elle arrive à maturité avec un épais et riche feuillage.
Deborah Miranda
Traduction et commentaire de Béatrice Machet