Le dire amoureux (France)

Publié le par la freniere

Comme un pommier parmi les arbres de la forêt,
                tel est mon bien-aimé entre les garçons.
A son ombre, selon son désir je me suis assise,
               et son fruit est doux à mon palais.
              Il m'a fait entrer dans la maison du vin,
et son étendard au-dessus de moi, c'est l'Amour.

             Cantique des Cantiques - 2.3-2.4

Que me parles-tu de tes nuits sans sommeil
alors que les miennes ont brûlé loin de toi
blanches depuis si longtemps
que mon seul désir est d'éteindre ta fièvre
d'une autre fièvre
de te rendre au sommeil premier à travers ma chair
et de boire ta sève et nos sangs se mêler
me couler fauve sous tes mains
chaque orifice de mon corps s'ouvrir à tes caresses
Moi seule te savoir au plus profond de
toi tout en jaillissement et goûter la pulpe juteuse
du fruit qui entretient ma soif
tantôt doux tantôt dur qui règle mes silences
ordonne mes soupirs
et me pénètre enfin au plus intime envers
jamais consenti à un autre que toi
Alors s'il te revient des nuits où sans sommeil
tu sembles t'égarer et te perdre en ta chair solitaire
en ton lit sans étoiles
dis-toi que je t'attends que bien plus que mes lèvres
qui murmurent ton nom c'est mon corps qui t'appelle
mon coeur qui te réclame et que dans mon sommeil
je rêve si fort à toi que tu sens ma présence...
A cet instant précis nous devons être ensemble
Appelle-moi Amour et je te répondrai
si loin que je puisse être
si loin que soit ta nuit la mienne y répondra...
Avant la mort Amant laisse-moi donc t'aimer
nos lèvres se mouiller nos langues se croiser
nos sexes se confondre et ta main dans ma main...
Nous dormirons ensemble

Muriel Verstichel        
publié dans le  n° 34 de "Parterre Verbal"

Publié dans Poésie du monde

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