La lumière nue
J'aime ce matin, tes mots m'y donnent tout. Dilection passionnelle qui porte haut le jour, j'ai ma robe en bonheur, tes mains l'ajustent ou la dégrafe. J'ai tes mots droits dans mon café, plaisirs inavouables. Je remue leur farine comme une, affamée, qui n'a pas la patience du pain. J'ai la lumière nue sur ma terrasse, tranquillement vécue loin des saisons de calendriers. J'ai le le cri d'être exacte, le coeur à bout portant sur le cadeau du vivre. Le chemin vieux en projet de bourgeons se rit du temps des hommes. Avec lui je marche dans la flaque de joie, la croyance de l'eau, la reconnaissance de l'air, la présence du beau. Les hommes abîmés n'y pourront rien changer, un goût d'orange partage Esmeralda, la chèvre et le parvis. La liberté d'y croire. Le proche et le lointain dans une même chose atournée d'albédo.
Ile Eniger Poivre bleu