Tu as bu tout le champagne
J'ai un doigt ici et la tête ailleurs
Des rêves de printemps et le cœur en Auvergne
Je bouillonne comme un volcan
Je ne suis pas dans mon assiette
J'ai vu passer le train
Tu t'es roulée dans la couleur
Tu as bu tout le champagne
J'avais mis les petits plats dans les grands
Je n'étais pas dans mon assiette
J'ai laissé passer le coche
Tu es montée sur tes grands chevaux
Tu as pris le train
Et moi je crie je pleure je rêve
Et moi j'écris je meurs je crève
J'ai marché si haut que je n'ai pas vu le rail
De nos amours et du bain je ne garderai que l'eau
Un éclat de rire t'a emportée
Il y a du silence dans mon café
Du cauchemar dans la chantilly
Tu m'as roulé dans la farine
Il y a du sel sur mes tartines
Depuis j'habite sur la colline
Depuis, chaque soir
Un train t'efface dans des poussières de rêve
Chaque soir l'araignée de l'espoir
Tricote ses larmes, trame une toile où se perd ton nom
Chaque soir je rabroue les étoiles
Le monde est si vaste que j'en perds la raison
Toi tu pars, tu roules vers ton bonheur
Et moi je crie je pleure je rêve
Je cloue les heures
Je suis dans de sales draps mais toi tu dors ailleurs
Chaque soir le monde t'éloigne
J'en serais bien parti les pieds devant
Mais je préfère rester debout
Tu t'es roulée dans la couleur
Tu as bu tout le champagne
Chaque soir, j'écris ton rire avec des larmes
Comme l'absence le monde est immense
Je vis comme un éléphant dans une coquille d'huître
J'ai du rêve dans ma salière
Toi tu pars, tu roules vers ton bonheur
Et moi j'écris je meurs je crève
Je m'énerve je crie je pleure
Je me meurtris je trie j'écris
Je fais le ménage dans ma tête
Un stylo m'ouvre la vie.