Chambre 112
Je ne peux pas bouger. J’ai les mains attachées. Je vis au goutte à goutte sur un lit d’hôpital. J’ai soif. J’ai faim. Une soif plus grande que la chambre. J’ai soif de vie. Même une seule goutte de vie. Mon esprit vacille. Je perds mes lettres une à une dans un alphabet vide. Des tentacules me traînent. Des insectes s’agitent. Si seulement je pouvais… Je ne suis plus ici. Je ne sais plus maintenant. J’ai peur d’être ailleurs. Je ne sais plus qui parle et je cherche mon souffle. Serais-je déjà couché du côté de la mort ? Des odeurs me réveillent. Je suis une momie en bandelettes de tubes. Ma ligne de vie clignote sur un écran plasma. J’attends qu’on me débranche. Je n’entends plus rien. Je n’attends plus. J’ai les yeux grands ouverts sur un monde inconnu.