Dans la beauté des choses

Publié le par la freniere

Je te regarde quand j’écris. Tous ces mots pour te voir. Toutes ces phrases pour t’aimer, retrouver ton odeur dans le parfum de l’encre, ta faim entre les lignes. Ton visage est unique. Je le reconnais dans la beauté des choses, la trop rare bonté, la douceur des roses, l’entêtement des épines. Je m’endors dans ta voix. Des tempes aux tympans, tu fais battre mon sang. Tes mots éclairent mon oreille. J’apprends à voir par tes yeux, à vivre dans ta peau, à faire du pain avec tes mains. J’apprends la danse et la musique au moindre de tes pas. De l’albatros que j’étais, tu as fait un pic bois, de ma gueule d’ours mal léché un poète à vélo.

 

J’ai caché des morceaux de moi sous chacune de tes robes, sur ton bureau, dans ta cuisine et tes parterres de fleurs. J’ai laissé des mots au frigidaire et des poèmes d’amour sur la planche à pain. J’ai laissé un peu de moi jusque dans tes souliers et mes pas sur ta route. J’ai laissé dans un coin un plein panier de baisers, un casseau de caresses, un carafon d’amour pour étancher ta soif. Je ne peux voir dans la rose qu’une partie de toi. Tu es l’infini qui m’entoure.

 

J’arbore sur les lèvres notre dernier baiser. Il éclaire mes mots. Il donne force à mon courage. Ton regard vient de si loin à l’intérieur de toi qu’il touche l’infini. Je vis dans son éclat. Je dors la tête pleine de toi. Les plus belles beautés sont moins belles que toi. Il y a une lumière entre mes doigts lorsque je prends ton regard dans mes mains. Le temps mesuré par les heures s’efface devant nous tout comme la distance. Je vis en toi comme tu vis en moi.

 

Je vois tes gestes. Je les touche en dedans. Je respire ton odeur. J’en ai gardé le nez plein d’un parfum d’amour. Ensemble, nous habitons le beau, le bon, le pur. Aimer, c’est choisir. Nous nous sommes choisis. Tu m’as fait découvrir les vraies couleurs du monde, les mots de la lumière, l’infini du possible. Les plus beaux paysages ne peuvent rendre compte de notre amour. Il est encore plus beau.

 

C'est dans le creux de toi que j'existe. C'est dans tout toi que je t'aime, dans tout nous, dans tout. Je suis bien contre toi. C’est un lieu d’infini. C’est une maison si grande. Je n’en finirai pas de visiter les pièces. Il y a tant de fenêtres qui donnent sur la vie, de chambres pour s’aimer. C’est une maison de chants, de chats, de colibris, de fleurs. Elle s’envole sans perdre ses racines.

 

Dans ce monde pourri, nous nous évadons l’un vers l’autre. Au-dessus des casse-têtes, des coups de feu, des bagarres, au-delà des races, des rixes, des préjugés, par-dessus les tyrans, les brutes, les voyous, non pas dans le présent, mais au-dessus de lui, je te prends par la main. Il n’y a pas d’espace entre nous. Il n’y a que ta peau et la mienne. Je soulève tout d’une seule main. Je laisse l’autre sur ta hanche. Je m’éteins sans toi et je m’allume quand tu viens. Tu es la plus belle part de moi.

Publié dans Prose

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