Dans le présent du verbe aimer

Publié le par la freniere

Je t’aime de tous les côtés à la fois, côte à côte, face à face, de dos et de profil, dans le dire et le faire, le dedans, le dehors, sans commencement ni fin. Je t’aime de partout, dans l’ici et l’ailleurs, le passé, le futur, dans le présent du verbe aimer. Au début et à la fin des phrases, c’est ton visage que je vois. Dans chaque silence, c’est moi qui dit je t’aime. Tu me fais la mer. Je te fais la terre. Nous nous faisons l’amour. À chaque soir se lève une nouvelle lune de miel.

 

Je t’aimais. Je t’aime tant. Je t’aimerai plus encore. Je t’aime bien plus vaste que la conjugaison. Je ne sais pas les chiffres mais je compte jusqu’à toi. C’est dans tes bras que je suis chez moi. J’ai tant cherché ce lieu. J’y resterai toujours. Peut-être la vie serait plus simple sans toi mais elle ne serait plus. Tu m’es si chère mon amour. Je ne vaux que par toi.

 

J’ai pris ta peau comme un chemin où se perdent mes doigts pour retrouver leurs gestes. Tu combles l’espérance. Tu agrandis l’espace. Tu allumes la nuit juste en ouvrant les yeux. J’arrive de marcher sur le lac gelé. Tous mes pas sur la neige, je les écris pour toi. Sur la page encore blanche, je me hâte vers toi avec les mots que nous aimons ensemble. Le mot vie est un prénom de femme et c’est le tien, mon amour.

 

Je pense à toi et tout devient léger. Ton nom arrondit mes lèvres en un oui de lumière. J’ai deux yeux pour te voir deux fois. J’ai mille vies pour t’aimer toujours et ton écho pour le redire. J’ai deux mains pour mieux te caresser. J’ai deux ailes pour voler avec toi. J’ai des milliers de vagues pour rejoindre ton île.

 

La neige qui tombe tout autour est comme ton étreinte. Je m’y blottis contre ton souffle. Écris sur moi, mon amour. Écris doucement. Ouvre le livre. Fais de moi ton poème. Les mots ne précèdent pas l’amour. Il vient du cœur avant d’atteindre les lèvres. Il vient de l’âme avant de s’incarner.

 

Ma vie a pris son sens depuis toi. Je compte sur toi et c’est incalculable. Les chiffres de tes yeux m’additionnent au total du monde. Je te lis page à page, le doigt mouillé d’amour. Tes mots frissonnent sous ma main. Sur le fleuve des heures, nous naviguons à bord du même coeur. Ta présence répond à toutes mes questions. Tu bouges dans mes bras comme la crue des eaux. Il n’est pas de futur, il n’est pas de rivière, il n’est pas de matin dont tu ne sois la source.

 

Je te parle toujours, de la pierre au nuage. C’est en toi que je trouve mon lieu. Je t’écris en silence, sachant que tu m’entends penser à toi. Je te vois dans les mots. Tes hanches sous mes mains sont comme une fontaine. Nous n’en finirons pas de boire l’un à l’autre. Je t’aime mon amour. Ce sont les mêmes mots, les mots qui restent quand tous les autres partent, les mots où je t’habite comme une maison chaude, les mots où je renais un peu plus chaque jour.

 

Je viens à toi comme la mèche dans la flamme, l’abeille dans sa fleur. Nous avons noué le meilleur et le pire. C’est toujours le meilleur quand je suis avec toi. Ta main dans ma main, ma tête sur ton ventre, j’écoute le commencement du monde. Nous n’avons de maison que nos corps qui se trouvent. Tu es venue en moi comme je suis en toi. Ton regard monte plus haut et m’entraîne avec lui.

 

Je suis moi. Tu es toi. Nous sommes nous. C’est à deux que nous nous conjuguons à l’infini du temps. Même les pierres connaissent ta beauté. Dans tes yeux, le soleil le dispute aux nuages mais l’amour gagne toujours. De toi, je me souviens de tout. La mémoire est une forme d’amour.

 

J’ai ta lumière dans les yeux. À chaque fois que je sors, tu éclaires ma route. Tu tiens ma vie entre tes bras. Je la descends jusqu’à mes doigts pour t’écrire une lettre. Les mots m’offrent des pieds pour marcher jusqu’à toi. Je t’arrive en courant. Les phrases m’offrent des lèvres pour atteindre ta bouche. L’alphabet m’offre un corps pour te faire l’amour.

 

Depuis que tu es là, le monde change de couleur. Le noir s’irise de bonheur. Je n’écoute plus les ambulances mais les rires d’enfant. L’embonpoint des nuages se nourrit de soleil. Mon corps avance sans les ratés du cœur. Je partage avec toi les étoiles, les brins d’herbe, les pommes. Nous partageons nos vies en une seule présence. Si j’ai appris à marcher, c’est pour aller à toi. Si j’ai appris les mots, c’est pour te dire je t’aime.

 

Je t’aimais. Je t’aime. Je t’aimerai. Tous ces mots t’appartiennent. Je me conjugue à toi dans l’infini du monde. Tu existes et respires le même air que moi, du parfum de la lune à l’odeur des caresses, de la neige endormie à la mousse des bois. J’ai la tête à l’amour, le cœur à toi, le corps à nous. Je n’ai que toi en tête et le reste à vau-l’eau. Tu es là. Je le sais au tremblement du cœur, au tressaillement du corps. Je te regarde. Je te touche. Je soulève tes hanches. Nous faisons mieux l’amour. Nous nous faisons la vie.

 

Publié dans Prose

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