Des nouvelles d'André Duchesne

Publié le par la freniere

duduche_face-copie-1.gif

Arvida nous voici, Pierre-André Coté et André Duchesne en spectacle. Voilà que marchand de rien, on devient un tout caritatif, on en donne. P.A. Coté faisait son tour de chant au Quai des Brumes dans les cadres des 5 à 7 musicaux avec bassiste et drummer, plein de nouvelles "tounes", tantôt douces, tantôt rocks, chantées ou rappées, dans un torrent de mots critiques, amoureux, ou politiquement incorrect, du Vieux câliss à Hochelaga. Bonne voix, bon "picking", la chanson du mois, bon laboratoire pour augmenter les possibilités de "pacing", avoir du choix dans l'agencement des "tounes". P.A. a un bon fond, autant dans ses anciennes chansons que les nouvelles, en plus ses interprétations des grands du folk-rock sont impéccables, il devrait peut-être en assaisonner quelques petites touches ici et là, questions de flatter dans le sens du poil, son public, faut pas lâcher! Du bonbon... acidulé! Merci! Plus tard en soirée, André Duchesne et ses Blondes, Stéphanie Simard au violon et égoine et Marie-Marine Lesvèque aux voix et chants, jouaient au P'tit Bar du Carré St-Louis, à coté de la librairie du Square ou Gaston Miron hante le centre-ville de MTL. André Duchesne doit bien avoir 45 ans de chansons et musiques, j'ai 14 ans la première fois que je l'entend au Sortilèges à Arvida, ensuite au Cegep à Jonquière, il gagne un prix canadien de chanson en 68. Dans le ciment de la Manicouagan... Parce que tu es trop belle...! Ensuite la contre-culture balaye les trois accords et la chanson traditionnelle, pendant plus d'une décennie avec son groupe Conventum, cinq versions du groupe, deux disques. Après la destruction des carapaces, vient le Temps des Bombes ou il revient à la chanson, post-apocalyptique quelque peu prophétique, avec SEPT, qui prédit l'effondrement de building à New-York, fabuleux disque. Une longue vie de musiciens avec des projets qui marchent et ne marchent pas, des musiques de films pour les frères Gagné, André Forcier et d'autres, des projets de recherche contemporaine, des projets alimentaires, des projets refusés, mais toujours une démarche de créateurs à temps plein, pas toujours rose pour les artistes du Québec, qui n'ont aucune reconnaissance sociale, tout orienté par la marchandisation de la culture. (Fuck Le Show-Business). Les disques d'André s'accumulent au fil des années, une vingtaine à date, le dernier en circulation s'appelle "Arrêtez les Machines", la jaquette du disque est une carte des villes fusionnés d'Arvida, de Jonquière et de Kénogami. Il y est tour à tour, chroniqueur judiciaire, chanteur polisson, réviseur de chansons trad, chanteur d'hommage au pères et mères, fondateurs de pays, et n'hésite pas à l'auto-critique avec "On est dans la merde". André Duchesne fait de la chanson étrange à la manière d'Edgar Poe, de Vincent Van Gogh, dans un monde de quinte diminuée, le Diabolus in Musica. On peut dire finalement que tout son corpus pourrait être catalogué dans la catégorie de la chanson actuelle indémodable. Le P'tit Bar a fait un voyage dans le temps hier soir, j'entends Marie-Marine dans la chanson d'André,...je danse dans les étoiles... sublime, elle a pris possession de la chanson, c'est à elle, sans doute, et je me dis que la nouvelle génération va adorer... Il faudrait qu'un producteur fasse un Greatest Hits pour faire passer le flambeau. En attendant prochain rendez-vous au Quai des Brumes le 1er Juin pour le 50e anniversaire de Jean-Christian Guindon, Bye! Vous êtres bien assis là! Salutations arvidiennes et conventumiques.

 

Alain-Arthur Painchaud

Publié dans Glanures

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article