Je te veux tout entière

Publié le par la freniere

 

Même six pieds sous terre, sur la marguerite de mes os, j’effeuillerai notre amour. Chaque vertèbre dira je t’aime. J’écouterai tes pas. J’entendrai ton regard. J’habiterai le ciel, les fleurs, les saisons. J’habillerai ton corps de tous les vents du monde. L’amour est un oiseau nidifiant dans son vol. Toutes les vagues se font caresses. Tous les fantômes se taisent quand tu marches vers moi. Les épaules du ciel s’appuient sur ta beauté. Ton visage chatoie sur ma boite à images. Nos lèvres se répondent d’un bout du monde à l’autre.

Nous ne vivons pas ensemble, nous vivons avec nous deux. Je te veux tout entière, dans ta douceur et ton intimité, ta chaleur et ta voix. Au bout de moi, il y a toujours toi. Il y a nous partout, de la rive à la mer, de l’abeille à l’oiseau, de la fleur au nuage. Je t’offre mes deux mains en guise de caresse, mes lèvres sur ta bouche. C’est avec toi seulement que je suis un homme à part entière. Tu es la peau qui me revêt, le sang du corps et la parole sous mes mots.

Par-delà les saisons, nous allons tous les deux, bras dessus bras dessous, pour ne jamais nous perdre. Nous allons vers la vie en nous tenant très fort. Laisse-moi t’habiller de mes bras, l’amour est le plus beau vêtement. Je voudrais t’écrire avec des mots synonymes de toi, de l’encre douce, des lettres délicates, des minuscules en forme de baiser, des majuscules en forme de caresse, des phrases avec des seins comme les tiens, des déliés comme tes jambes, sur un papier comme ta peau.

Mes doigts montent vers toi, jusqu’à ce creux de chair où la mer jaillit. Tes yeux chantent comme de beaux verdiers, tes seins comme deux soleils. Ta peau reluit comme le ciel. Nous sommes deux bouteilles qu’on vide l’une dans l’autre. Ton sang touche le mien. Je pense toujours à toi. Je vois tes yeux. Je vois ton rire. J’entends ta voix. Tu traverses ma vie comme une source d’eau claire.

Ta main sur ma peau est comme un alcool sur le feu. Elle embrase mon cœur tout autant que mon corps. Donne-moi ta main. Je ne suis plus bon à rien sans elle. Je partage avec toi le bonheur d’être deux. Partout où je vais, j’emporte cette chance. J’ai besoin de ton sourire chaque matin. J’ai besoin de tes yeux pour regarder le monde. Mes regards suivent les nuages et vont neiger pour toi. Laisse-moi fondre sur ta peau et t’envelopper de moi.

Je voudrais t’écrire avec des mots vivants, des phrases belles comme un sein, une hanche, une oreille. Je voudrais te répondre avec des feuilles, des fleurs, des ruisseaux, avec des mots de chair sur le silence du papier. Chaque fois que tu es là, un miracle se produit. La terre est plus légère. Le ciel monte plus haut mais je peux le toucher.

Nous sommes loin l’un de l’autre mais le sommes de si près que nous sommes ensemble. J’écoute les ailes de la pluie virer entre les arbres. Tu passes à l’intérieur de moi comme une source d’eau claire. Que puis-je faire sinon t’aimer, rien d’autre que t’aimer. Tout le reste en découle. Notre lumière efface l’ombre.

J’écris pour être avec toi, faire de chaque mot un geste, une caresse, un bras, faire de chaque phrase un fleuve où nous mêlons nos vagues. Cette page où je griffonne est comme une maison, la nôtre. Il n’y a pas de semaines mais des crayons de couleur, une pour chaque caresse, des murs qui sont des vignes, des fenêtres ouvrant sur le coeur, un toit rempli d’oiseaux

Quand je t’écris, je te fais l’amour à chaque coup de crayon, avec des mots qui bandent sur la chair du papier comme ta peau si douce. J’entrouvre l’infini sans métaphore sans rien que l’encre la plus pure. Lorsque ton corps se cabre, nos âmes s’envolent en commun bien au-delà du temps. Je t’écris depuis l’homme jusqu’à la peau de l’ange, de la bouche à l’étreinte, de la souche à la cime, de la source à la mer, de la vie à l’amour. Je veux te faire du bien dans ce monde si mal. Je veux nous faire deux dans ce monde si seul. Je veux l’éternité.

Plus je pense à toi et plus je t’aime. Plus je t’aime et plus je pense à toi. Tu as raison, mon amour : dépositaires de quelque chose qui nous dépasse, nous n’avons pas le droit d’abîmer ça, ne serait-ce que d’un fil de poussière. Je te veux toute entière. Tu me remplis le coeur de pommes, les lèvres de cerises, les oreilles de framboises, le ventre de pivoines. Tu me remplis tout entier de la fraîcheur d’un verger.

Choisir, c’est perdre quelque chose, paraît-il. Avec toi, j’ai tout gagné. J’aurai beau te chercher, tu me trouveras toujours. Je t’écouterais des heures entières.Quoi que tu dises, tu parles toujours comme une amoureuse. Quoi que tu fasses, tu aimes. Quoi que tu vives, tu en fais le meilleur. Tu es loin mais je te sens tout près. Ta voix n’a pas quittée mon oreille. Je regarde partout et je ne vois que toi.

Tout se condense dans ton corps, de l’ombre des raciness à la lumière du ciel. Je communiqué à tout par ta seule présence. Ton coeur où je me vois fait battre mes pupilles. Il fallait notre amour pour être en phase avec la vie. Je t’envoie un poème avec mes mains dedans. Elles sont à toi pour tout, te réchauffer, te guérir, t’embrasser, te caresser, t’aimer.

Tu fais monter la sève. Tu fais rougir le ciel. Tu fais chanter les choses. Tu éclaircis la voix d’une trouée de soleil.Tu es le lieu de ma vie et tu en es le temps. Je dessine les fleurs que tu sèmes là-bas. Je les arrose avec ma peau. Lorsque tu danses dans mes nuits, je ne m’éveille pas pour rêver plus longtemps. Chaque seconde notre amour ajoute un kilomètre au record du monde. Le temps pulverisé se mêle à l’infini. Chaque jour que je t’aime agrandit l’espérance.


Publié dans Prose

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