L'espoir est un pain sec
Mes mains trop gonflées de caresses
me font mal parfois
quand elles cherchent les tiennes.
Les heures sont pesantes
quand on les porte seul.
Mes mots sans ta bouche
ne veulent plus rien dire
ni les nuages ni les arbres
ni les outils du coeur.
Mes pas quittent leurs ailes
et marchent dans la boue
au ras des cailloux maigres.
Chaque soir une fleur
se ferme dans mes yeux
sans laisser de lumière.
La poésie autrefois si jolie
est un oiseau qui fait le mort.
La sève des guitares
ne chante plus dans l'arbre
ni Bach ni Bertin.
L'espoir est un pain sec
que les cailloux dévorent.