Le printemps

Publié le par la freniere


Si oui le printemps qu’il fougère dans les bois

 

« Rappelle-toi,
Le chant du tonnerre
Lorsque frappe le printemps »

- Louis-Karl Picard-Sioui

« On vit rien qu'au printemps, l'printemps dure pas longtemps »
- Paul Piché



Parfois, je voudrais être un brin si oui,
et alors je panacherais le nez au vent, indépendant,
ou bien je me terrerais une journée ou deux
pour entendre
respirer le sol
et ton coeur

Pour connaître davantage le bois animé

Ce qui dégouline sous les armures gelées

En savoir plus sur le cèdre et la gomme de sapin

Savoir d'où est-ce que ça vient la sauge sauvage, le goût d'aimer

Le corps

La nature

Le mélange avec l'esprit

Le vert impossible qui retentit dans nos bols de charades

Le rock'roll du petit veau qui jaillit au printemps

Le mot qui rue, qui sonne le fun.

Un jour, dans le cadre de ma job, j'ai eu une brève conversation avec Konrad Sioui. Il m'avait laissé son numéro de téléphone. En lui parlant «normalement » comme font les messieurs en marge d'un colloque, j'avais en tête une pépinière d'émotions, des échos de cap de roches d'une interview qu'il donna jadis et où il fut question de promenade en forêt, au printemps, avec les enfants, pour y cueillir les nouvelles herbes.

C'était un dimanche qui se détache. Dans ce pays de boucane.

Il y a longtemps qu'on fait de la politique!

J'avais en tête les propos que sa mère déversa un jour à la radio en parlant de philosophie.

La philosophie n'est pas là où l'on pense. Mais à cela, il faut penser prudemment.

Voici le peu que je sais. Après l'eau des érables qui réconcilie le dedans, viennent les cadeaux téméraires enfouis sous les tapis de feuilles millénaires qu'on dit mortes, mais c'est faux! Viennent les échappées camouflées en rabougris dans les fossés... Viennent les échappatoires, les échauffourées, viennent les coupures épistémologiques!

Ma fille a reçu hier de sa mère une botte d'ail des bois et des crosses de violon.

Le printemps éphémère n'est pas un symbole, un prisonnier en transition.

Il grouille de vie dans nos bouches. Essentiellement littérateur.

D'ici trois semaines, un mois,
il va y avoir de la gouache qui délibère et des cymbales
dans les nids et dans le ciel.

Rappelle-toi les pommiers en fleurs au huit de mai.

Rappelle-toi ceux qui sont vieux comme la terre.

 

Jacques Desmarais

 


Publié dans Glanures

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