Les plus beaux mots du monde

Publié le par la freniere

J

e suis vers toi ce point de non-retour. Comme à jamais l’on s’aime on s’aimera toujours. S’aimer, c’est remettre à plus tard ce qui est déjà là, jusqu’à l’éternité. Je t’aime. Les plus beaux mots du monde n’ont pas de mots pour le dire. Quand je te serre contre moi, je ferme la porte sur le monde pour être seul avec toi. Je fais de mes épaules une maison d’amour.

Quand tout nous est adverse, l’amour nous unit. Dans quelle éternité nous rejoignons-nous quand la géographie nous sépare ? La chambre la plus secrète où nos voix se rencontrent est remplie de lumière. Il fait si froid dans la ville des autres, je me réchauffe de ton feu. Nous regardons ensemble dans la soif des yeux jusqu’à la transparence.

Je n’ai jamais pensé te décrocher la lune, il ferait noir pour les autres, mais je t’apporte la lumière qui réchauffe la nuit. Tu peux venir, mon aimée. Pousse la porte de papier, nous ferons l’amour sur le divan du cœur. Ce matin, tu étais là. Quel bonheur ! Tu es debout derrière moi, précise comme une image, et tu lis par-dessus mon épaule. J’écoute ta présence. Je respire ton souffle. Les mots coulent comme une eau rare pour que tu puisses y boire.

Je ferme les yeux pour mieux t’atteindre. J’ouvre les bras pour une étreinte. De tous les mots d’amour que je connais, le plus beau reste ton nom. Si on m’ouvre le coeur, on trouvera le tien irradiant de lumière. Tu es une route qu’emprunte la grâce pour se manifester. Je la suivrai toujours.

J’ai pris ta voix en moi et j’en ai fait des mots. J’ai pris ta chair pour en faire des caresses. J’ai pris tes peurs en moi pour nous donner courage. Les pages de mon rêve portent ta signature. Tu ouvres dans la brume de longues parenthèses pour accueillir la vie. La table est mise pour l’amour. Tu es le pain et l’eau de pluie. Je suis le vin et l’os à moelle. Notre cœur bat comme un soleil irriguant jusqu’à l’ombre.

Je ne possédais plus que la faim et la soif. Tu m’as donné bien plus que je ne demandais. Je regarde tes yeux comme la terre promise. Lorsque tu dis bonjour, c’est comme une lumière. Serrés l’un contre l’autre, en nous frottant la peau, nous allumons le feu. Aimer franchit le mur du son. Parler franchit le temps.

Je ne sais rien de moi si ce n’est que je t’aime. Je vais de commencement en commencement. Je marche à ta lumière comme la terre vers le ciel. Tu m’apportes l’amour. L’un contre l’autre, nous devenons une constellation. Chaque jour est le premier du monde. Nos âmes s’agrandissent l’une de l’autre. À te regarder vivre, je comprends ce que l’amour veut dire.

Il n’y a plus de blanc dans mon carnet de notes. Toutes les pages ont ton visage. J’écris avec ton sourire aussi bien que tes larmes, les parenthèses de tes pouces, les paragraphes de tes mains. J’écris je t’aime un peu partout avec mon encre sur ta peau. Tout me ramène à toi, le ciel, la terre, le vent et l’eau. Je t’aime d’un amour si grand, jamais le mot amour ne pourra le contenir.

Tu es belle partout. Tu roules dans ma voix comme une pêche gorgée d’eau. Les mains des mots remontent jusqu’à toi avec ses doigts imaginaires. Je n’ai rien demandé mais je prends tout de toi et je te donne qui je suis. La nuit, quand je ne peux dormir, j’écoute battre ton cœur. Je dors le cœur ouvert pour accueillir ta présence. Pour toi mon amour, mes mains sont chaudes et généreuses.

Tu effaces mes larmes et mets de la rosée sur l’herbe de mes cils. Je caresse tes caresses. J’embrasse tes baisers. Je couche dans ta peau. Je nage dans tes yeux. Aimer est trop immense pour un mot de cinq lettres. T’aimer est bien plus vaste que la vie. Je te guette de partout. Je te vois dans ma soupe. Ma journée commence quand le soleil se lève dans ton corps. Chaque matin, je lave mon âme puisque tu vois en moi. J’essaie de rester propre dans la saleté des hommes. Mes prochaines caresses seront toujours plus belles. Je t’enrobe de désir. On retrouvera sur toi mes empreintes digitales.

T’écrire est une façon d’aimer mais te le dire avec mes doigts parle bien mieux encore. Perçant l’opacité du monde, j’ouvre pour toi une fenêtre sur le coeur. Des oiseaux volent d’une côte à l’autre. Un fleuve coule entre tes seins. Des fleurs éclosent dans tes yeux. Mon corps exulte dans le tien.

Tu es là quelque part. Tu es ici, ailleurs. Tu es un peu de moi. Je suis un peu de toi. Nous sommes nus et nous. Lorsque ta robe tombe, une immense lumière éclaire l’horizon. Quand tu te lèves près de moi, le bonheur n’en finit plus d’être là. Je le prends dans mes mains et c’est toi que j’embrasse. Tes seins multiplient mes caresses. Mes bras autour de toi s’allongent pour aimer.

Tes yeux palpitent comme un cœur. Tes battements de cils accompagnent ma voix. Tes mains volent comme des oiseaux. Tes hanches coulent comme un fleuve dans le lit de mes bras. J’ai planté mon oreille en plein centre de toi. J’écoute la lumière monter jusqu’à tes yeux. Je suis ouvert en toi comme une terre en jachère. Tu peux semer ton âme au milieu de mes os. Ton rêve dort en moi et me tient réveillé.

Mes plantes s’ennuient de toi, mon amour. Elles veulent ta parole, ta présence, ton eau et je veux tout de toi. Mes lunettes s’embuent sans tes yeux grands ouverts. Ma peau rapetisse sans tes caresses. Mes plantes de pied se perdent sans ton pot. Je ne perds pas le nord mais perds la boussole. Quand tu es là, tout est là de ce qui fait le plus beau de la vie.

J’aime te coucher nue entre mes pages. Tu es belle partout des deux côtés de la peau. Quand la lumière te déshabille, elle éclaire mon âme. Tu es comme ces arbres aux branches pleines d’oiseaux. La houle de tes lèvres inonde ma parole. Nous échangeons nos syllabes en attendant que nos mains se frôlent. Tes phrases me caressent la peau et me touchent partout. Je te réponds avec la langue de mon corps.

Je n’ai qu’une chose à dire ce matin, je t’aime. Je le répéterai demain. Je le répéterai toujours.

Publié dans Prose

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