Lettre à Pablo Neruda
Nous,
Nous n’avions que des mots d’oiseaux,
les larmes de nos enfants
et une tendresse pudique
à opposer au vent, au froid et à l’acier.
Eux,
se croyaient mandatés
pour perpétuer les pogroms de l’Eglise ancienne,
pour boire le sang de nos femmes
et voir pourrir nos corps.
Nous,
une étoile tatouée sur le cœur,
nous n’avions
que des prières d’oiseaux,
et nos mains nues,
à opposer aux bourreaux,
que nos rêves de justice
à opposer au cauchemar.
Je pense à toi Néruda
et avec toi je dis :
je ne veux pas qu’ils nous tendent
leurs mains humides de notre sang.
Je pleure sur l’Afrique et la Négritude,
sur l’Orient, l’Asie et l’Indien.
Je pense aux tiens Pablo
et à tous
qui n’avaient que des mots d’oiseaux
à opposer à la barbarie.
Pour les tiens, pour les miens
et ceux qui ont souffert
Pour ceux qui ne reconnaissent rien
ni du mal, ni des larmes
Comme toi, Frère d’ailleurs,
je demande un châtiment.