Pas même la mort

Publié le par la freniere

M

a vie est veuve sans te voir. Je sais pourtant que rien ne peut nous séparer, pas même la mort. Je n’ai plus peur la nuit. Ton sourire domine la couleur des ombres et la douleur de vivre. Me voici, je suis là. Je serai toujours là pour toi. Je t’envoie un baiser soufflé d’une main douce. Garde mes bras sur toi pour que jamais ne se brise l’étreinte. J’agrandis le temps pour durer jusqu’à nous. J’ouvre l’espace pour y trouver ta chair.

         Je ne te cherche plus nulle part. Je te trouve partout. Ta beauté envahit tout l’espace. Que m’importe les heures. Ce n’est plus le jour. Ce n’est pas la nuit. Tout le temps est pour toi. De l’une à l’autre rive, mon fleuve t’envahit. L’hiver, entre tes bras, je peux imaginer que l’été dure encore. Je peux boire à la source qui coule sous la glace. Chaque jour à la même heure, un téléphone céleste déchire la cage du silence. Ta voix au bout du fil prolonge mes poèmes. L’osmose s’accomplit jusqu’au bout de nous-mêmes. Notre amour est si vaste qu’il est inconcevable pour tout autre que nous.

         Pour combler cet espace qui veut nous séparer, je te redis chaque soir avant de m’endormir tous les mots de l’amour. Je sens contre ma peau ton corps de douceur. J’entends ton cœur contre le mien. Je t’emmène avec moi jusqu’au bord des phrases où je te fais l’amour entre les parenthèses.

         Tu entres en moi par toutes les portes. Ignorant la distance, je déjeune avec toi. Tout devient tendre dans tes mains comme si le ciel t’habitait. J’aime quand tu appuis ton dos contre le mur de ma poitrine, quand je souffle sur ta nuque, mes deux mains pleines de toi. La joie me vient au cœur comme une bolée de fleurs. Le désir de vivre fait basculer nos corps. Nos doigts labourent la tendresse comme une pluie qui pénètre la terre. Nos corps l’un dans l’autre, nos âmes l’une à l’autre, nos battements de cœur, c’est là notre maison.

Tu es encore plus belle quand je t’habille de mes yeux. Mes mains te suivent partout. Pose ta tête dans le vase de mes mains. Si tu n’étais pas dans ma vie, je n’y serais pas plus. Je suis là où tu m’aimes. L’écriture entre nous agrandit notre lit mais rapproche nos voix. Je ne peux plus parler sans mes lèvres sur ta bouche.

Il n’y a pas chez toi les heures qui arrivent et celles qui repartent. Il n’y a que le temps qui prolonge ton souffle. Tes mains savent parler aux choses. Tu nettoies comme on prie. Tu balaies comme on aime. Tu laves le passé avec le présent. Ma part imaginaire trouve sa chair en toi. Je suis près du bonheur. Je couche avec toi chaque soir. Il fait toujours trop vide sans toi. Je t’aime plus haut que tout, plus fort que la vie, plus loin que l’infini. Tu es partout où je te cherche. Tu es partout où je te trouve. Tu es partout où je suis là. À des milliers de milles, je suis plus près de toi que les murs qui t’entourent. Je te parle à l’oreille et souffle dans ton cou.

Tu fais des vagues dans mon cœur. Tu fais du bien. Tu fais du bon. Ton vent léger se lève et souffle sur ma peau. Je m’abandonne à sa douceur. On se boit l’un l’autre. On se mange en dessert. On se donne la vie. Notre âme se fait corps. Notre corps est une âme qui mue et qui remue. Tes deux mains font ma joie. Tes jambes font ma route. Tes veines pulsent sous ma peau. Quand je te regarde dans les yeux, je vois la vie, toute la vie, même la mienne. Je joue avec le feu pour que tu brûles en moi comme un grand feu de joie.

Le matin avant de m’embrasser s’habille de tes lèvres. Le vent me tend tes bras. Le soleil m’offre tes caresses. Tous les oiseaux parlent ta langue. Toutes les fleurs ont ton sourire. Où que tu sois, où que je sois, tu es toujours présente. Viens, mon amour, viens. Tu sais bien où j’habite. L’amour est ma dernière adresse. Tu cognes sur le cœur et je te répondrai. Toi seule peut venir arroser mon jardin, guérir mes fleurs qui s’étiolent, mes plantes mal en point. J’entends claquer les portes. J’écoute tes pas qui les franchissent. J’attends le bonheur et la tendresse. Je t’attends mon amour. Dans le vide qui m’entoure, les choses sont pleines de toi.

Publié dans Prose

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