À force de se taire

Publié le par la freniere

 

J’avance dans les mots

comme un sang

cherche sa blessure,

une chanson ses lèvres

et la douleur sa plaie.

Les mains qui engendrent les ombres

sont les mêmes qui trouvent la lumière.

 

Les mots s’épanouissent

ou bien s’évanouissent

sans qu’on sache pourquoi.

À force de se taire,

à force de parler,

il faut les remplacer.

 

Il y a toujours un fleuve

au milieu de la rue

que seuls les enfants,

les clochards et les fous

apprennent à traverser.

Leurs paupières ont des ailes.

Leurs mains vides servent de rames.

 

Je cherche encore la vie,

ce qu’il y a de mou au cœur des pierres

et de ruisseau sous l’asphalte.

Je cherche l’homme

et je ne trouve que ses habits.

 

Publié dans Poésie

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