les mots de la vie
parmi les schizophrènes les paranoïaques les névrosés tous dépossédés d’eux-mêmes noyés dans les remous de la souffrance et tant d’autres encore dont je ne parlerai jamais car les mots ne servent qu’à déprécier et à jeter la confusion jamais je n’oublierai...
Je ne pleure pas Sur le massacre des derniers Néanderthals Par un parti de Cromagnons …/… Ni sur les morts de Marignan De la Marne D’Hiroshima ou des fascismes Je ne pleure plus Trop de larmes déjà Trop de temps a passé dessus Mais je meurs De chagrin...
On pourrait poser le problème ainsi à la manière de Gramsci : Chaque gland peut penser qu’il deviendra un chêne Si les glands avaient une idéologie ce serait justement celle de se sentir enceints de chênes Mais dans la réalité 999 glands sur 1000 servent...
Pour entrer dans l'arche de Noé toutes les bêtes ont montré patte blanche la brebis galeuse le canard boiteux l'oie blanche et la poule mouillée deux chiens de faïence un tigre de papier l'anguille sous roche le coq de clocher le dindon de la farce la...
À tous ceux qui ne se prononcent jamais Ne dis rien oh ! surtout ne dis rien toi le témoin silencieux ne dis rien qui puisse établir la vérité crier à l’injustice réfuter dénoncer et faire tourner le sens de la vague et damer le pion et clouer le bec...
Terre dure de dunes et de pluies c'est ici que je loge cherchez, vous ne me trouverez pas c'est ici, c'est ici que les lézards réinventent les menhirs c'est ici que je m'invente j'ai l'âge des légendes j'ai deux mille ans vous ne pouvez pas me connaître...
Sous l’épaisseur des feuilles que les champignons soulèvent, la lenteur et sa corollaire l’indocilité, construisent à l’infini un univers de patience dont le principe fondateur n’est autre que l’amour. A y blottir entières mille rêveries d’enfance je...
le projectile que j’avais tiré durant la grande guerre a fait le tour du globe et m’a frappé dans le dos au moment le moins adéquat quand j’étais certain déjà d’avoir tout oublié ses fautes – les miennes – pourtant j’ai voulu comme les autres effacer...
Quand tisonner les mots pour un peu de couleur ne sera plus ton affaire quand le rouge du sorbier et la cambrure des filles ne te feront plus regretter ta jeunesse quand un nouveau visage tout écorné d'absence ne fera plus trembler ce que tu croyais solide...
