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prose

Tout s'ébroue

Il arrive qu’un sourire colmate le malheur. Sur des écrans chargés d’annonces et de slogans, on assassine le dernier mot. Quelques uns se rebellent, sans majuscule ni point final. Dans le hamac d’une parenthèse, le rêve tient tête au réel et déshabille...

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L'euphorie des abeilles

La chimie ordinaire vaut bien l’alchimie d’un Dieu. D’infinis soubresauts animent chaque lieu. Les chats le savent qui reviennent sans cesse dans les mêmes racoins, percevant l’invisible et l’ultrason du monde. Entre deux poignées d’arbres, un passage...

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Le silence frissonne

Ma voix se fait caresse quand ton corps m’écoute. Je sens ce que tes mains me disent. Ais-je besoin de parler lorsque tes bras m’entourent ? Le cœur bat plus vite. Les érables sont fous. Les oiseaux volent en chantant. Le vent pique tête-bêche dans l’émoi...

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Une clairière

Quand le soleil rougit, il perd de sa force mais gagne en beauté. L’automne transfigure l’apparence des arbres. Leur chevelure passe du rouge le plus vif au bleaching intégral. À l’approche du froid, le lac s’épaissit d’une brume catarrheuse. Les grands...

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Une paille contre le vent

Je ne trouve pas facile d’aimer les hommes en groupe. Le troupeau les rend bêtes. Les mêmes mots servent à se taire ou à se dire. C’est leur usage qui les oppose entre eux. Il y a des je t’aime pourris, des je te hais d’amour, des mains jointes pour frapper...

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Un léger bruit de plumes

Avant d’écrire, j’ai appris à lire dans les gestes, à regarder par un tout petit trou, à manier le râteau, la hache et l’opinel. Les mêmes mots reviennent toujours, les entêtés, les têtus, les ceux qui font du ventre et dépassent dans la marge. On les...

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Rien ne se crée de rien

Pendant que les banquiers sirotent leur whisky, des enfants naissent ailleurs dans un hamac de napalm. Des femmes accouchent au milieu des ordures. Elles protègent leur ventre comme ce menuisier qui prend garde aux échardes. Il arrive que je parle à côté...

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La soif des hommes

Pourquoi des mots d’amour quand on veut de l’argent, quand la mort suffit aux marchands de cercueils ? Le seau du puits a rongé sa corde et l’eau ne monte plus. Des sarcophages à roues ont remplacé la marche. Les tentacules des banlieues étouffent l’herbe...

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Comme une honte

Les Incas ne connaissaient pas la monnaie d’échange. L’or servait de parure et l’argent d’ustensiles. Ils n’avaient ni banquiers ni mendiants. Les Espagnols leur ont tout volé. Les bâtisseurs de Macchu Pichu vivent depuis dans des maisons de carton. Au...

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Sur le bord de l'être

Un poème glisse de ma poche et se met à marcher sur le sable des pages. Je dois le rattraper du bout de mon crayon. Il n’a pas de souliers. Il marche à pas feutrés. Assis sur le bord de l’être, j’entrouvre l’infini. Je passe de mot en mot de l’absurde...

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