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prose

L'incohérence de la neige

Il m’arrive de rêver adossé contre un arbre, lorsque la neige est loin. Aujourd’hui, j’ai besoin de raquettes pour me tenir debout, pour ne pas m’enfoncer. Il ne sert à rien de parler. Les mots deviennent de glace. Même le chant des oiseaux n’est plus...

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Chaque chose est un mot

Est-ce l’arbre qui tient le vent ou le vent qui tient l’arbre ? Chaque chose est un mot. Chaque mot est une chose. L’important est ce qui les relie. Ce que j’écris n’a pas de fin. J’écris en rond, en carré, en losange. J’écris comme on tricote en échappant...

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Le temps rêve

Je traverse en deux phrases une forêt d’épinettes. On dirait des fantômes dressés sur une seule jambe. Ce n’est pas la pente qui les retient, mais leurs racines musculeuses qui retiennent la terre. Jouant d’un arbre à l’autre aux Indiens et aux Cowboys,...

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Les moutons de Panurge

Les moutons de Panurge empestent l’autoroute comme les sardines dans le port de Marseille, les petits pois sans cosse, les barbares sans cause, les thons en boite et les maquereaux de Pigalle. Un homme devant l’usine fermée, ce n’est pas un malheur, mais...

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Verser la vie

S’il n’y a rien au bout, il faut continuer, réinventer sans cesse, réveiller la tendresse qui dort à poings fermés, verser la vie dans la coupe des hommes, tisonner la lumière dans les cendres de l’ombre. Chaque nuage redessine le ciel. Un mot d’enfant...

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Avec le foie d'un autre

Des sacs de sang lourds nous courbent les épaules. Des paroles blessées nous colorent les lèvres. Les écrans numériques, les télés, les vitrines agenouillent tous les hommes en troupeaux. J’ai tant volé de mots à l’étal des rues, finirais-je ma vie avec...

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Perdu dès ma naissance

Perdu dès ma naissance, j’apprends à m’égarer de mieux en mieux. Je me suis fait les dents au pain froid des questions. J’aime ce qui s’entête à pousser dans les ruines, les ronces, les gouttes d’eau, même les boites de conserves où la rouille dessine...

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On ne dit pas les mots

Où allons-nous ? Que faisons-nous ? L’âme est à l’étroit dans notre corps en location. Aliénés par le superflu, on détruit ce qui suffit pour vivre. On a troqué l’intelligence pour des idées toutes faites, le temps pour des horloges, l’espace pour des...

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Moudre le blé

Même si la mort est un pain quotidien, il faut moudre le blé et rallumer le four. Chaque arbre a sa ponctuation. Chaque fougère a sa cartographie. Chaque oiseau a ses notes sur la portée du ciel. Chaque geste a sa conjugaison. Je note sur un cahier la...

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Rien ne va plus

Tu as bien fait de partir, maman. Rien ne va plus ici. On dilapide le temps, l’espace, l’espérance. La pluie tombe à l’envers. Les chemins noirs du vent étouffent la lumière. Les métastases prolifèrent dans les poumons de l’air. Les tourterelles tristes,...

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