Christian Erwin Andersen
“Enfant j'aimais la compagnie des puits leurs grands yeux d'eau sombre et profonde leurs fortes épaules de pierres scellées le chant lancinant des poulies à la peine sous ce docte magistère je connus mort heureuse sans avoir à la subir en épousailles fatales ce fut fête je pus lui rire aux nez les puits ironiques appelaient mort heureuse les pièges de sens et les contresens de la raison l'atonie doucereuse du giron la narcose des rêves les distillats ténus et fragiles de la conscience ils m'enseignaient l'ivresse des vertiges m'initiant à la dangereuse proximité des gouffres les puits furent mes miroirs j'y vis mon double en face j'appris à lire sur les lèvres de ma mort”
Christian Erwin Andersen
“Il y a du moine-pèlerin d'absolu, par jouissance et solitude, dans Andersen ...” Werner Lambersy