Décès de Lorand Gaspar

Publié le par la freniere

Décès de Lorand Gaspar

Une grande figure de la poésie et de l'humanisme vient de disparaître...Lorand Gaspar 

Avoir conscience de ma vie finie.
De l’infinité infinie immanente des mondes.
De la relativité de toute connaissance.
Le plaisir et le déplaisir parfois de regarder,
d’entendre de sentir de penser
les choses, humaines et non humaines,
l’obscurité et la lumière.

Trouver des mots pour essayer de dire.
Écrire ce quelque chose qu’on appelle un poème,
sachant qu’on ne sait pas
ce que c’est –

....

Tenir ferme, ne jamais abandonner aux marchands de rêves ce qui dans notre figure démembrée, saccagée, reste notre part d’allégresse.

...

je suis tout juste un peu d’air qui passe
air où naviguent mes amis oiseaux
air qui pénètre les poumons de la vie,
(celui qu’ils rejettent, que respirent les feuilles)
un peu d’air qui passe sans heurt sur les rochers,
que traversent les sabres, les poings et les balles
j’accueille les rayons du soleil
et le noir invisible de la nuit
j’entoure la présence de la mort
son inconnaissance peut-être –

mes longs bavardages avec la mer
le sable, les cailloux, les herbes et les arbres

...

Je ne sais où commence le ciel
où se termine la mer.
Désirs bleus et gris
se croisent en haute étendue
et se boivent –

Couché dans le mouvement
une lame d'acier cru
plus avare encore de mots.
Comment séparer ce qui danse
dans ta vue et le frisson ou la paix
d'un muscle de lumière ?

Lorand Gaspar, Patmos et autres poèmes

 

Emmila Gitana

 

 

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J
Un très grand ami s'en va... un vrai humain. Inspirant. Je vais relire son oeuvre...