Écrasement

Publié le par la freniere

Je n’ai pas bougé d’un pouce
Quand les rebelles sont entrés
Dans la ville
Quand ils ont détruit
Les monuments historiques
Brisé les mausolées
Pillé les boutiques et les magasins
Dévalisé les banques
Vandalisé les lieux publics
Semé la terreur
Exilé les intellectuels
Attristé la population.

Je n’ai pas bougé d’un pas
Quand les insurgés ont envahi les quartiers
Quand ils ont neutralisé les résistants
Terrorisé les tout-petits
Dévasté les ministères
Saccagé les bibliothèques
Fermé les écoles
Incendié les églises
Brûlé les mosquées
Atterré les masses.

Je n’ai pas bougé la tête
Quand les mutins ont pris possession
Du pays
Quand ils ont renversé le Président
Lynché les ministres
Égorgé les loyaux de la République
Violé mortellement les femmes de tout âge
Massacré les braves hommes
Rasé des villages
Décimé des familles entières
Endeuillé le peuple.


 

Je n’ai pas pu pleurer ni prier
Quand les milices ont vaincu l’armée régulière
Quand ils ont pris les commandes
De la République…
Écrasé par cette inhumanité sans nom
Je n’arrivais toujours pas à comprendre
Comment les gens d’une même terre
Pouvaient s’entre-tuer pour le pouvoir
Une chose si éphémère et si banale!
Terrassé par la peur
J’attendais l’heure fatale.

 

Théombogü

Publié dans Poésie du monde

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article