Naissance

Publié le par la freniere

Je suis né de la vie

et je me crois poète

pour quelques mots jetés

sur un bout de papier.

 

Je marche vers la mort

comme tout un chacun.

Éternel révolté

je veux rester debout

parmi tous les assis,

la parole aux abois

et le cœur en émoi.

 

Je suis né de la vie

d’une étreinte furtive,

d’un pénis crachant

dans le fond d’un vagin

une giclée de sperme.

Je suis né par hasard

d’un spermatozoïde plus têtu que les autres.

 

Je suis né d’une caresse

au milieu de la nuit,

sur une meule de foin

au temps de la moisson,

sur un lit de hasard

dans un grand froid d’hiver.

 

Je suis né d’une étoile,

d’un poisson, d’un coquillage,

d’un big bang lointain.

Les savants cherchent encore

les raisons d’exister.

Je pose des questions

sans trouver de réponses.

 

Je suis né de la vie

peut-être de tendresse.

Je suis né de l’amour

au milieu de la haine.

Même si je marche vers la mort,

je poursuis ma route

en désespoir de cause

pour le plaisir des yeux

et le goût des fruits mûrs.

 

J’improvise des poèmes

a défaut d’un roman

pour la clef d’un sourire

dans la serrure du visage.

 

Jean-Marc La Frenière

 

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