Nous irons

Publié le par la freniere

Nous irons seul dans la ville écouter des poésies auxquelles nous ne comprendrons rien ; mais peu importe car ce qui nous entoure est incompréhensible ; peut être sommes nous simplement entourés de poésie et nous ne le savons pas, et il ne faut surtout pas que nous le sachions ; peut être que la poésie est justement dans l'incompréhension du monde et les poètes nous donnent leurs mots comme ils nous donneraient la main ; mais il ne faut pas la prendre ; juste la voir de temps en temps devant soi au cas où nous en aurions besoin ; la voir car nous savons que cela ne nous servira à rien de toute façon ; cette main qui parfois mime la claque ou la caresse, sert le poing ou fait un doigt, nous dit vient ou va-t-en ; cette main à tout prix que l'on voudrait prendre mais vers laquelle il nous faut simplement tendre tendre encore tendre.

Gabriel Arnaud
http://impatiencedufrisson.hautetfort.com/

Publié dans Glanures

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