L'enfant nu (Tsigane)

Publié le par la freniere

Au terrain vague des Tsiganes
Où papillonne l'enfant nu,
Aux marches froides des ghettos,
Aux usines où l'on enchaîne
Hommes et femmes pour la soupe,
Aux fonds des prisons politiques,
A la caserne " troisième âge "
Où l'on exile le vieillard,
A la réserve des indiens
Crevant au cœur d'un peuple " neuf "
Indifférents " civilisés ",
Aux trottoirs noirs des rues des ports,
Aux piloris nauséabonds
Où pourrissent des innocents,
A la braderie de l'amour,
Aux cris des chambres de torture,
Aux vieux bordels de Thaïlande
Où se consument des enfances,
A la merde des bouges noirs,
A la longue désespérance
De la putain de quatorze ans,
Il me faudrait gueuler l'espoir... !
Dans le bleu tendre du matin,
Au terrain vague des Tsiganes
Où papillonne l'enfant nu,
J'entends un orchestre d'oiseaux
... Ecoute ami, entends la vie,
Elle serait belle...
Respecte là !

 
Esméralda Romanez

Publié dans Poésie du monde

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F
Plus qu'un poème, c'est un cri... Bravo Esméralda pour ces paroles sortient tout droit de tes tripes... Notre peuple est avant tout un peuple de poètes et tu illustre très bien ce trait de caractère qui nous est propre...Merci à vous de l'avoir choisie...Bel hommage à tous les notres grâce à votre choix.
C
Merci de publier Esméralda, poète tzigane inédite, son parcours est celui d'une battante au grand coeur... voici son site :http://gensduvoyage.oldiblog.com/avec toute mon amitié cathy
S
Oui on se sent loin de l'égalité, la solidarité, la fraternité, mais elle existe. Très joli poème, très lucide, joli cri puisse-t-il être entendu et compris?MerciSandrine