De ligne en ligne (Portugal)

Publié le par la freniere

 

Entends-tu la rumeur des fleuves, ceux du monde

et ceux du sang obscur ? Tes mains habiles à nouer

là où il n’y a plus de chemins, sans crispation ni

            espoir,

n’ont d’autre secret que le fil de la vague,

la lumière du vent, ou la gorge végétale

qui t’accueille. Écrire n’est pas vivre,

mais si nous échouons dans la blancheur silencieuse,

de ligne en ligne, si dans l’inachevé

nous ne savons nommer et, le bleu de l’amnésie

remontant aux lèvres, fidèles et désemparés,

nous réapprenons à flanc de colline à marier

la note la plus claire à l’ombre la plus sombre,

nous pourrons peut-être formuler les signes d’un

            commencement,

à la fois île lointaine et lumière immédiate.

 

Antonio Ramos Rosa


Publié dans Poésie du monde

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