Je voudrais

Publié le par la freniere

Je voudrais que mes mots sentent la chair, la

sueur, les mains qui savent... Et le tumulte

des hommes

 

Je voudrais qu’ils sentent le cep de vigne et l’olivier, Bollène et La Pierre,
la lauze, le schiste… du bleu, du rose,

des mûres… et, devant, l’or des ajoncs… les genêts...

à genoux, le vent qui s’essouffle,

 

Je voudrais qu’ils sentent le soleil à l'entame du jour... le sel... l'ombre portée de l'écume en fleurs... et d’un orage, un dimanche de Pâques à La Roche,

 

Je voudrais qu’ils sentent un ventre

de femme qui se dresse,

le doigt qui le recueille et recueille sa douceur... et la violence insensée qui le tient, dans l'ovale et dans les caresses,

 

Je voudrais que mes mots sentent la chair, la sueur... la rosée que l'on boit

et le goût de la terre... de ce qui brûle, féconde, et des souffles qui emportent,

 

Je voudrais que mes mots disent... ma peur enfin, sur ta peau.

 

Émeric de Monteynard

Publié dans Poésie du monde

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