Madiba

Publié le par la freniere

Nous étions mille et millions parmi le peuple des chagrins,
à savoir que, où l’on maltraite,
le bâton et la voix qui humilient sont toujours pareils,
à savoir que, partout où l’on exploite,
la colère du fils et la douleur du père sont un même cri,
à savoir que le cœur n’est grand que lorsqu'il sert la justice.
Nous étions mille et millions enfermés dans une conscience sans armes.

 

Mais toi Madiba, qui habitais si loin parmi les peuples martyrisés,
tu savais que les hommes
ne devraient avoir d’autre couleur que celle du bonheur,
d’autre bonheur que celui de vivre libre et de nourrir les enfants.

 

Je t’ai regardé voler, Madiba,
voler haut, si haut que tu as rejoint Martin Luther  et Gandhi,
je t’ai regardé élever la conscience
si haut qu’elle n’a laissé de place ni à la haine ni à la vengeance.

 

Je t’ai regardé, Madiba, tu avais de trop grandes ailes
pour regarder la misère d’en bas,
le cœur trop grand pour accepter cela.

 

Si loin que tu aies habité, Madiba,
j’ai toujours su que nous étions frères, plus frères que frères,
j’ai toujours su que ta voix bouleverserait le monde,
j’ai toujours su que ton pas ouvrait la voie.

 

Gandhi, Martin Luther, Madiba,
nous qui marchons dans votre ombre,
nous savons, où l’on maltraite,
le bâton et la voix qui humilient sont toujours pareils.
Il faudra que nos enfants gardent votre chemin.

 

Jean-Michel Sananès

 

Publié dans Jean-Michel Sananès

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