Parce que

Publié le par la freniere

parce que c’est un infime instant dans l’univers

 

parce que quatre ou cinq siècles sont passés par là

 

parce que nous avons été en cet endroit, dans cette ville, devant cette porte

 

parce que tu avais monté les marches, peut-être pour pousser la porte

 

parce que cette porte va durer encore quelques décennies, peut-être quelques siècles

 

parce que cette porte ne garde aucun souvenir de toi

 

parce que j’ai une image de cette porte où tu n’es pas

 

parce que j’ai une image de cette porte où tu es, devant, sur l’avant-dernière marche, un jour de ta vie, mon amour, un moment dans ta vie, un moment dans notre vie, infime instant dans l’univers où nous sommes, où nous étions — je pleure

 

Lambert Schlechter

Publié dans Poésie du monde

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