Le dernier chant des premiers peuples
Ils luttent, ces oiseaux, contre la faim, la soif, le froid, le vent, la peur, pour engloutir un certain sentiment de l’indicible. Et qui sait regarder remarque dans le plumage plus ou moins ébouriffé, l’œil plus ou moins empourpré, le bec ébréché, la huppe amochée, le mouvement fatigué ou alerte, les ravages et les enchantements qui font de tout espace un être charnel. Et que fait l’oiseau ? Il vole, il étale par couches son entendement du monde. Comme le musicien répand son intuition dans une grande salle, l’oiseau chorégraphie son sentiment du monde dans un grand paysage. Ce qu’il a noué, il le dénoue, ce qu’il a recueilli, il le donne, ce qu’il a entassé, il l’exprime. On le regarde, c’est une célébration.