Malgré

Publié le par la freniere

Tu manqueras toujours. À mes pas, à mon âme, aux lignes de ma main, aux rires des yeux, aux fleurs de mes talus. Loin des débats stériles, des pouvoirs ineptes, des enjeux stupides, tu es du côté de la terre, du côté de l'amour. Je l'écris au présent malgré ton enveloppe vide, tes mots perdus, ta mémoire absente. Je l'écris dans chacun de mes gestes, sur la pierre d'angle de nos noms. Si le printemps plus jamais ne sera le printemps, ta main invisible plante toujours nos lilas, taille toujours nos rosiers. Quelque chose de nous s'émerveille encore à l'argenture des escargots, aux radis serrés  dans la petite jardinière, au chat qui claque des dents devant les pigeons. Tu manques mais tu demeures. Chaque matin ta voix m'attend dans la lumière montante.

 

Ile Eniger -

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