Petites pensées territorisantes

Publié le par la freniere


Les cultivateurs qui détruisent leur production par dépit ou travestissent leurs activités par opportunisme et profitisation (parc industriel éolien)

 

"Imaginez un ouvrier qui, à peine une auto sortie de la chaîne, la démolirait à la masse.

 ou un journaliste qui terminant son article, allumerait un feu avec.

Le respect du travail se perd.  Il n'a donc plus de paysans. Les citadins qui s'en foutent aujourd'hui le regretteront demain. Il n'y a même plus les travailleurs de la terre. Ils ont été convertis en industriels de la nature.

 

Les cultivateurs ne font plus de blé et engraissent les bêtes avec des graines calibrées par la techno-industrie de la bouffe animale, dans les champs poussent des cultures bio-technologisées et qui enrichissent les trusts de la vitamine pour les cultures.

La campagne c'est l'usine,  avec ses cadences, ses heures supplémentaires (la nuit, à la lumière des tracteurs), ses travailleurs masqués pour ne pas crever dans les brouillards chimiques qu'ils pulvérisent q1uand ils ne sont pas encore convertis aux procédés bios.

Les forestier font vaporiser leurs boisés et érablières de poudre pour tuer la bonne ivraie.

Les renards enragés sont exterminés ce qui provoquent chez les petits rongeurs une prolifération qui entraîne une pourchasse pour ramener l'équilibre.

Une véritable politique de la terre brûlée. La nature est vaincue pendant que l'homo sapiens contemple sa victoire.

 

Quand un agriculteur veut protester, il déverse sa production sur la place publique. Au même moment, celui qui a faim et a volé une pomme est condamné à une peine de prison.

 

Le capitalisme, c'est l'anarchie, au sens qu'il donne à ce mot de désordre et de pillage.

Les bourgeois de l'agriculture et de l'encadrement ont toujours le même dieu et maître: la

rentabilité à court terme. C'est la démarche du crétin, car la nature obéit à des lois qui ne sont pas celles du Profit.

Les veaux blanchis à la pharmacie vétérinaire, les oeufs de souffrance des poules torturées, devront-ils se venger sur les consommateurs quand leurs maîtres producteurs et encadreurs sont prêts à tout pour accroître la productivité et accélérer l'impact des mécanismes industriels?

Quand les laboratoires trouvent des produits dommageables cela est mis sur le dos des erreurs normales dues à l'avancement et au progrès.

 

Il est évident que l'agriculture et les activités agricoles traditionnelles et nouvelles doivent de plus en plus continuer à pousser les organismes vivants comme des machines pour tirer les productions capables de  leur permettre de rencontrer les exigences des quotas et recevoir les subventions qui y sont attachées.

Mais l'esclave est de plus en plus incapable de répondre malgré les coups de fouet.

Dans nos terres magnifiques on ne se donne même plus la peine d"'augmenter la fertilité des terres par gavage avec des doses surpuissantes et surproductivistes.On préfère subventionner une surproduction qui curieusement ne fera pas fléchir les prix. Car l'idée d'une production améliorée n'est pas de réduire les prix à la consommation, mais de participer dans une mécanique de contrôle des prix de manière à toujours assurer une augmentation pour le consommateur.

Pour obtenir une livre de viande, comment faut-il de livres de céréales?

Quelle quantité de la pêche mondiale est-elle nécessaire pour fournir la farine de poisson qui permettra d'engraisser le bétail qui fournira les protéines pour donner toutes les livres de viande nécessaire à la surconsommation des populations des pays nantis pour en faire crever une grande part d'une crise cardiaque.

À quoi servent les miettes dans ces sociétés repues? Bien souvent, à engraisser un animal de compagnie. Aucune préoccupation pour l'enfant affamé. Tout au plus pensera-t-on à le faire venir pour le loger et l"'occuper à ramasser les cultures à un prix de misère et ainsi donner à l'activité de la culture industrielle une apparence de rentabilité. Les nouveaux esclavagistes reçoivent même des subventions pour importer ces bras à hauts rendements.

Mais là on entre dans les officines douteuses de la morale et ce genre d'arguments et de constats n'est pas recevable pour chatouiller les consciences des structures désireuses de profits et de productivité à tout prix.

 

...Quand la terre ne peut plus produire on trouve des moyens pour améliorer les performances économiques de  ces structures industrielles incapables de profiter le la manne du marché à conquérir. Voilà qu'arrivent des industriels avec des propositions de cessions  de coins de terres pour y installer, dans ce cas-ci, disons des vire-vents, demain, des capteurs solaires ou des centrales géothermiques ou fonctionnant à l'hydrogène.

Mais ces machines industrielles. Comment pourront-elles se classer comme activités agricoles? Pas de problèmes. Comme dans ces cas, toutes fins justifient tous les moyens, tout l'encadrement administratif et profiteur va se charger de faire les modifications nécessaires pour rendre agricole, ce qui apparemment est une activité industrielle dommageable pour la nature, son environnement et les habitants qui y vivent. ....

 

...on produit du maïs pour faire du gazole pour faire marcher les machines. Pendant ce temps ce même maïs ne pourra pas être utilisé pour nourrir les gens démunis. Même ces peuples ne pourront plus se payer ce maïs dans la spirale des spéculateurs de la production industrielle et de la nécessité du gazole pour faire marcher la machinerie et les autos des travailleurs privilégiés dans leur cheminement de leurs résidences vers les camps de travail et les temples de surconsommation.

 

Le capitalisme, c'est l'anarchie, le désordre, l'empirisme stupide de pratiques techno-scientifisées qui font affaires, le contraire d'une démarche démocratique. Pourtant, il exporte sa doctrine dans toutes les parties du monde; toutes les officines sont éblouies par les théories économiques qui carburent aux thèses néo-libérales.

Le capitalisme noir, celui qui s'est bâti sans égard à des règles minimum de responsabilité, a depuis quelques décennies lancé la stratégie de camoufler l'inacceptable en le peinturant en vert. Après avoir pollué la planète, le mot d'ordre est de transférer des  fonds dans des programmes de dépollution et ainsi continuer à s'emparer des pactoles disponibles avec les sociétés qui, sous la pression de leur population, proposent un changement de couleur mais les toujours mêmes objectifs de productivisme, de consumérisme et des moyens d'un néo-démocratisme pouvant ignorer la parole citoyenne.

Aujourd'hui la production agricole est aux mains de transnationales ou de sociétés écrans, ou de corporations qui seront acquises par des transnationales concentrationnaires. Aucune intention de régler le sort des populations au prise avec des famines qui génèrent les cadavres qui alimentent les multi-écrans tri-dimensionnées de la Planète: impossible aujourd'hui de mourir loin de l'oeil d'un reporter ou d'une vedette qui veut présenter une image rassurante et pleine de compassion et de compromission.

Pour exporter l'agro-technochimie occidentale, il faut former des techno-scientistes, computériser les entreprises agricoles, construire des usines d'engrais, avoir des phosphates et du pétrole bon marché, des machines-outils électronisées et de l'eau.

Ici les énergies électriques de touts sortes deviennent des suppléments sinon des alternatives.

...Est-ce qui explique la décision de tous ces plans industriels éoliens au Québec? Disons non, car tout est justifié en nous parlant des marchés d'exportation et des pactoles invraisemblables qui retomberont dans nos coffres...

Dans notre monde plus performant, des vendeurs itinérants essaient de nous proposer des technologies pour faire fructifier nos  ressources naturelles inexploitées: le vent, l'eau, le soleil, la géothermie. C'est le colonialisme à l'envers. Tout un nouveau pactole qui peut se rire des contraintes reliées aux coûts de se déplacer dans des contrées lointaines, démunies et peuplées de gens aux cultures différentes. 

 

 

Le tiers-monde n'a rien de tout cela. Même plus quand il en veut on lui revend nos productions passées la date pour camoufler les ventes mirobolantes d'équipements militaires  ou des centrales nucléaires ou au gaz.

Peut-il acheter des céréales? Est-il capable de compétitioner avec les puissances en mal de production agricole? A-t-il les ressources financières pour s'emparer de ces surplus qui sont stockés?

Quant aux récoltes miracles il faut s'empresser de les détruire pour ne pas perturber les cours et nuire à la profitisation. C'est ça la rationalité d'un système productiviste et affairiste.

 

 

La politique agricole des puissants, c'est si tu veux acheter pour 1 dollars, je dois te vende pour 100 dollars.

Nourrir la planète devient une action économique qui vise à assurer les profits aux transnationales de l'agriculture.

 

Le capitalisme a si bien enfoncé ce dogmes dans les cervelles, si bien propagé son obscurantisme, que l'agrobiologie est toujours traitée de mythique, de non productive, de peu rentable, de bourgeoise. Ses rendements selon les catégories industrielles sont toujours jugés insuffisants. Mais qu'est-ce que les rendements? La qualité ou la quantité?

 

Les richesses minières disparues ou rendues trop coûteuses en raison de droits d'exploitation à payer, oups, c'est la solution miracle de déplacer les usines dans les pays qui peuvent fournir une main d'oeuvre docile et peu coûteuse. Il y a aussi l'importation de main d'œuvre étrangère qui elle aussi est utilisée pour des domaines industriels impossibles à délocaliser, ce particulièrement dans le domaine de l'agro-industrie.

 

Sait-on combien de calories de combustibles fossiles faut-il aux pays industrialisés pour obtenir une seule calorie alimentaire?

Est-ce que l'auto va vraiment plus vite que le vélo si on calcule le temps qu'il faut pour aller chercher de l'essence, la distribuer, construire la voiture, la payer? Tout ce va et vient ne contribue-t-il pas à une augmentation du déficit énergétique global?

 

 

Faut-il revenir en arrière ou aller en avant?

Déjà on a mis un frein à la monoculture chimique pour développer des polycultures s'appuyant sur des variables biologiques et techno-scientifiques.

Quand ne verra-t-on plus des plaines tristes et grises, pas rentables et où les agriculteurs produisent leur quota en attendant leurs subventions? Beaucoup sont endettés à la Caisse ou à la Banque. Les revenus ne suffisent plus. Il faut trouver d'autres activités qui peuvent remplir les poches des agriculteurs qui ne produisent plus en fonction d'un marché réel et tangible: voilà le filon de l'exploitation ds nouvelles énergies renouvelables dans des territoires encore épargnés de l'hydre industriel. Les docteurs du monde politique associés aux profiteurs décident donc que ce remède créera le miracle du progrès pour ces endroits échappant encore à la folie du rythme et des cadences industrielles productivistes et capable de leur donner de nouveaux outils dans la course impossible pour s'emparer des marchés modélisables sur ordinateurs.

 

Aller en avant c'est faire appel à la science, à la technologie, aux équations, aux courbes informatiques, aux modèles virtuels.

Mais, peut-on aller de l'avant avec une science productiviste et affairiste? Ne faut-il pas mieux briser les structures et modèles mêmes d'un système capitaliste en folie?

 

Ne faut-il pas remplir les campagnes, replanter les haies, repeupler les basses-cours, rétablir le troc d'une ferme à l'autre, d'une région à l'autre, apprivoiser les énergies renouvelables dans une stratégie non industrielle, mais pour répondre aux besoins des agriculteurs et des fermes et des maisons, ce tout en favorisant des réorientations pour une utilisation plus responsable des énergies fossiles, étudier les écosystèmes en y incluant les humains et non seulement les mondes minéraux, végétaux et animaux?

 

Il ne faut surtout pas prendre  pour vérité les modèles de gestion qui permettent de trahir les valeurs des territoires épargnés par la constellation du tout industriel

 

Pourquoi l'agriculture ne serait pas la vache, le cochon, le mouton, la chèvre, le lapin, la poule, le coq, mais sans qu'ils ne soient que ds prisonniers tous pareillement nourris, difformes, monstrueux, énormes? Pourquoi ds cochons incapables de marcher 3 peids avant de s'effondrer? Pourquoi juste performance, rendement, nourriture à la dynamite, concentrée, super-vitaminée, super-protéinée, antibiotiquée, déshydratée, reconstituée, transgénisée? Pourquoi tout un matériel digne des salles de torture du Moyen-âge : cages superposées avec grillages en pente pour poules pondeuses, rubans qui transporte jour et nuit l'œuf, la bouffe, la merde, la plumeuse automatique, matériel de contention, des milles de tubes pour enfermer, étrangler, coincer, immobiliser les animaux fournisseurs de viande? Séparation ds petits d'avec leurs mères pour favoriser l'utilisation du lait maternel pour les fromages. Destin des animaux mâles comme viande de boucherie…

 

N'y aurait-il pas ici des nouvelles orientations à prendre en considération pour une agriculture repensée, plus actuelle et contemporaine?

 

(…)

Serge Gagné

cinéaste et travailleur culturel


Publié dans Glanures

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