Bien sûr

Publié le par la freniere

Tu les vois ces jours de chien seul. Tu vois leur éclair de faux luisante sur les épaules des blés. Tu sais la chamade dans les battements du sang. Parfois, un brouillé de froid attaque les hortensias qui abandonnent leurs parures. Le ciel noue des nuages fantasques. Des zones grises découpent la beauté. Au loin, un soliloque sonnailles et bêlements, descend vers la vallée. Tu ne bouges pas. Tu engranges ce qui vit largement, sûrement. Tu t'appuies sur les  oiseaux, voix fraîches les matins, boules immobiles les soirs. Aux heures inquiètes, tu les observes, confiants sur les après-midi d'octobre. Tu cultives la joie simple, les rappels du clocher sur la portée imaginaire du temps, les frissons du ru dans les herbes courtes, les tapis d'or aux pieds des cerisiers, les écharpes vaporeuses aux gorges des montagnes. Des choses inconnues s'avancent. Tu les accueilles, porte ouverte sur le jardin. Un courageux soleil d'automne luit sur quelques heures douces. Le bonheur se faufile dans des trous de souris. Les pas du facteur cliquettent. Le rire de l'âne braie. Le chat s'étire sur le haut du mur. Il y a de belles promesses. Et bien sûr, je t'aime.

 

Ile Eniger

 

 

Publié dans Ile Eniger

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