Permis d'existence

Publié le par la freniere

Soudain la pendule s'arrêta.
Tout le monde se retourna vers moi
Ca y est, c'est mon tour !

On ouvrit une porte secrète
un escalier dérobé
on me jeta dans une calèche
les poumons mouillés

quand d'un coup
je me retrouvai sous les étoiles de la ville
peigné à la va vite
la peau mal boutonnée
comme un acteur qui s'est trompé de scène
qui a perdu sa partition

Autour de la table les gens me regardaient
impavides,
comme des lions de chenets
un livre de Nietzsche sous l'assiette

Vite, il faut que je dise quelque chose
ne serait-ce qu'un hoquet

il faut que je passe mon permis
que je mouille mon lit !

 

Bernard Nègre

Publié dans Poésie du monde

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article